Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

List of thumbnails

< >
91
91 (63)
92
92 (64)
93
93 (65)
94
94 (66)
95
95 (67)
96
96 (68)
97
97 (69)
98
98 (70)
99
99 (71)
100
100 (72)
< >
page |< < (66) of 695 > >|
9466LA SCIENCE DES INGENIEURS, le reſte ſe fera comme il a été enſeigné.
Mr. Delormes, me voyant travailler à cet Ouvrage, me dit qu’ayant
démoli dans la derniere Guerre pluſieurs Places du Duc de
Savoye, entr’autres Pignerol, Verceilles, Hivrée, &
Veruë, il avoit re-
marqué que tous les contreforts des revêtemens de ces Places
étoient liés enſemble par une Arcade, qui alloit ſe terminer à la hau-
teur du.
cordon, & qu’au-deſſus des Arcades & des contreforts,
il regnoit une eſpece de banquette ſur laquelle repoſoit la plus
grande partie des Terres du Parapet:
cela lui a fait penſer, que pour
fortifier les revêtemens contre la pouſſée des Terres, l’effet du
Canon, &
empêcher que la brêche ne ſe fit ſi-tôt, on pourroit dans
l’entre-deux des contreforts faire une Arcade, qui, régnant ſur toute
leur longueur, contribuëroit beaucoup à rendre le revêtement plus
ſolide, ſans être obligé de lui donner tant d’épaiſſeur au ſommet,
ſur-tout quand il s’agiroit d’une hauteur de Rempart conſidérable;
& ſon deſſein ſeroit, que faiſant ces Arcades en plein ceintre, la
hauteur ſous la clef fut environ les deux tiers de toute la hauteur
du revêtement ou des contreforts depuis la retraite juſqu’au cor-
don.
L’avantage de cette conſtruction eſt que l’ennemi, après avoir
ruïné la chemiſe, ſeroit encore, non-ſeulement dans la néceſſité de
battre les contreforts, mais auſſi de détruire les Arcades qui ſe-
roient d’un grand obſtacle à l’éboulement des Terres &
à l’avan-
cement de la brêche;
deſorte qu’à le bien prendre, il auroit deux
revêtemens pour un à ruiner.
Je viens d’aprendre que Mr. du Vivier, Ingénieur en Chef de
Charlemont, a propoſé depuis peu un nouveau ſiſtême de revête-
ment, dans lequel il employe quatre Arcades l’une ſur l’autre pour
lier les contreforts;
& par-là le revêtement devient ſi ſolide, qu’il
lui ſuffit de donner trois pieds d’épaiſſeur ſur la retraite comme au
ſommet, parce qu’il eſt fait à plomb devant &
derriere, ſans doute
pour ne point expoſer le parement aux injures de l’air, qui eſt une
précaution que j’aprouverai toûjours, malgré tout ce que j’ai pû
dire en faveur des taluds;
mais comme ce n’a été que dans l’eſprit
d’une Théorie qui ne doit rien laiſſer échaper de tout ce qui mé-
rite quelque attention, j’ai toûjours entendu, que quand il ſeroit
queſtion d’élever des murs, on ne doit point ſe ſervir de mes re-
marques au préjudice des attentions qu’on doit avoir dans la pra-
tique par raport à la qualité des materiaux qu’on employe &
aux
autres circonſtances inſéparables de l’objet que l’on a en vûë:
pour
tout dire en un mot, quand on aura occaſion de donner beaucoup
de talud à un mur ſans qu’il devienne contraire à ſa durée, on ne

Text layer

  • Dictionary

Text normalization

  • Original
  • Regularized
  • Normalized

Search


  • Exact
  • All forms
  • Fulltext index
  • Morphological index