Voltaire, Elémens de la philosophie de Neuton : mis à la portée de tout le monde

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10282DE LA PHILOSOPHIE la vûe pouvoit donner cette idée. Ce ne
fut
qu’au bout de deux mois d’expérience,
qu’il
put appercevoir que les tableaux re-
préſentoient
des corps ſolides:
& lorſqu’a-
près
ce long tatonnement d’un ſens nouveau
en
lui, il eut ſenti que des corps, &
non
des
ſurfaces ſeules, étoient peints dans les
tableaux
;
il y porta la main, & fut étonné
de
ne point trouver avec ſes mains ces
corps
ſolides, dont il commençoit à apper-
cevoir
les repréſentations.
Il demandoit
quel
étoit le trompeur, du ſens du toucher,
ou
du ſens de la vûe.
Ce fut donc une déciſion irrévocable,
que
la maniere dont nous voyons les cho-
ſes
, n’eſt point du tout la ſuite immédia-
te
des angles formés dans nos yeux;
car
ces
angles Mathématiques étoient dans les
yeux
de cet homme, comme dans les nô-
tres
, &
ne lui ſervoient de rien ſans les ſe-
cours
de l’expérience &
des autres ſens.
Comment nous repréſentons-nous donc
les
grandeurs &
les diſtances? De la même
façon
dont nous imaginons les paſſions des
hommes
, par les couleurs qu’elles

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