12211LIVRE II. DE LA MECANIQUE DES VOUTES. &
la clef;
ainſi ayant une Voûte en plain ceintre BDI, dont cha-
que quart de cercle BD & DI, ſoit diviſé en deux également au point
11Fig. 7. C & H, l’experience montre que c’eſt toûjours aux endroits FC &
H & c. que la Voûte ſe deſunit quand ſa pouſſée eſt au-deſſus de la
réſiſtance des piés-droits. Or, puiſque le plus foible d’une Voûte eſt
vers le milieu des reins, il eſt donc naturel de ſupoſer que c’eſt-là
où ſe fait toute l’action de la pouſſée, & de conſiderer les deux par-
ties de la Voûte CG & CE, (que nous nommerons vouſſoirs) comme
ne compoſant qu’une ſeule pierre, chacune en particulier, dont l’une
CE eſt parfaitement liée avec ſon pié-droit BP, & l’autre CG agit
comme un coin qui ſeroit introduit entre les deux plans FA & GA
pour les ſéparer; ou bien l’on pourra prendre toute la partie ſupe-
rieure CGH de la Voûte, qui tend à ſéparer comme un coin les deux
Plans AF & A & c. & dans ce ſens, ce ſera cette partie qui cauſera
toute la pouſſée; la moitié CG agira pour écarter le corps P FCS,
(compoſé du pié-droit PB & du vouſſoir EC, comme je l’ai inſi-
nué d’abord) & alors il ſuffira pour calculer cette pouſſée de n’a-
voir égard qu’à la moitié de la Voûte depuis le point d’apui P, juſ-
qu’au ſommet DG, puiſque l’on concevra la même choſe pour l’au-
tre moitié.
que quart de cercle BD & DI, ſoit diviſé en deux également au point
11Fig. 7. C & H, l’experience montre que c’eſt toûjours aux endroits FC &
H & c. que la Voûte ſe deſunit quand ſa pouſſée eſt au-deſſus de la
réſiſtance des piés-droits. Or, puiſque le plus foible d’une Voûte eſt
vers le milieu des reins, il eſt donc naturel de ſupoſer que c’eſt-là
où ſe fait toute l’action de la pouſſée, & de conſiderer les deux par-
ties de la Voûte CG & CE, (que nous nommerons vouſſoirs) comme
ne compoſant qu’une ſeule pierre, chacune en particulier, dont l’une
CE eſt parfaitement liée avec ſon pié-droit BP, & l’autre CG agit
comme un coin qui ſeroit introduit entre les deux plans FA & GA
pour les ſéparer; ou bien l’on pourra prendre toute la partie ſupe-
rieure CGH de la Voûte, qui tend à ſéparer comme un coin les deux
Plans AF & A & c. & dans ce ſens, ce ſera cette partie qui cauſera
toute la pouſſée; la moitié CG agira pour écarter le corps P FCS,
(compoſé du pié-droit PB & du vouſſoir EC, comme je l’ai inſi-
nué d’abord) & alors il ſuffira pour calculer cette pouſſée de n’a-
voir égard qu’à la moitié de la Voûte depuis le point d’apui P, juſ-
qu’au ſommet DG, puiſque l’on concevra la même choſe pour l’au-
tre moitié.
Conſidérant le vouſſoir ſupérieur FD, comme n’ayant aucune
liaiſon avec le reſte de la maçonnerie, la pouſſée qui ſe fera à l’é-
gard du point d’apui P, ſera la plus grande qu’il eſt poſſible; puiſ-
que dans une Voûte il n’arrive jamais que les vouſſoirs agiſſent
auſſi puiſſamment qu’ils feroient ſi leurs joints étoient extrêmement
polis, ſans trouver d’obſtacle de la part du mortier ni du frotement:
par conſéquent ſi l’on cherche à proportionner la réſiſtance du pié-
droit P B à cette plus grande pouſſée, on donnera à la puiſſance
réſiſtante une force un peu au-deſſus de celle qu’il lui faudroit effec-
tivement pour ſoûtenir l’effort du vouſſoir FD, dans le cas où il
ſeroit lié avec le reſte de la Voûte; ainſi cette ſupoſition ne pou-
vant que contribuer à la fermeté des piés-droits, il s’enſuit que
conſidérer ici les choſes dans la rigueur de la Théorie, c’eſt leur
donner tout l’avantage qu’on peut déſirer dans la pratique.
liaiſon avec le reſte de la maçonnerie, la pouſſée qui ſe fera à l’é-
gard du point d’apui P, ſera la plus grande qu’il eſt poſſible; puiſ-
que dans une Voûte il n’arrive jamais que les vouſſoirs agiſſent
auſſi puiſſamment qu’ils feroient ſi leurs joints étoient extrêmement
polis, ſans trouver d’obſtacle de la part du mortier ni du frotement:
par conſéquent ſi l’on cherche à proportionner la réſiſtance du pié-
droit P B à cette plus grande pouſſée, on donnera à la puiſſance
réſiſtante une force un peu au-deſſus de celle qu’il lui faudroit effec-
tivement pour ſoûtenir l’effort du vouſſoir FD, dans le cas où il
ſeroit lié avec le reſte de la Voûte; ainſi cette ſupoſition ne pou-
vant que contribuer à la fermeté des piés-droits, il s’enſuit que
conſidérer ici les choſes dans la rigueur de la Théorie, c’eſt leur
donner tout l’avantage qu’on peut déſirer dans la pratique.
Cela poſé, ſi l’on éleve une perpendiculaire LO ſur le milieu du
joint FC, cette perpendiculaire exprimera la direction de la puiſ-
ſance qui ſoûtiendroit l’effort que fait le vouſſoir FD, ſur le plan
incliné F A ; de même ſi ſur le milieu du joint GD on éleve une 22Art. 1. autre perpendiculaire HW, elle exprimera auſſi la direction de la
puiſſance qui ſoûtiendroit l’effort que feroit le vouſſoir contre le
Plan vertical G A: enfin ſi du point X, (que je ſupoſe le centre
joint FC, cette perpendiculaire exprimera la direction de la puiſ-
ſance qui ſoûtiendroit l’effort que fait le vouſſoir FD, ſur le plan
incliné F A ; de même ſi ſur le milieu du joint GD on éleve une 22Art. 1. autre perpendiculaire HW, elle exprimera auſſi la direction de la
puiſſance qui ſoûtiendroit l’effort que feroit le vouſſoir contre le
Plan vertical G A: enfin ſi du point X, (que je ſupoſe le centre