Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

Table of figures

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12264Second Traicté tiſſant que pour chacune piece de muraille il y ait pour le moins 1000. boulets, & pour le
demy-canon 500.
Qu’il n’oublie pas la poudre, ains faiſant ouurir que ques tonneaux, il y
mette la main iuſques au fond, pour s’aſſeurer comme elle eſt conditionnée, regardant les
regiſtres dudit Maiſtre d’hoſtel, de combien il y en a aux magazins &
dongeons: & ſoigner
qu’on en ait 1000.
quintaux de la fine pour l’Artillerie: & 1000. pour l’arquebuſerie, &
garniſon des fours, des mines, &
pour les feux artificiels: En ſomme, de pourueoir que tou-
tes les choſes compriſes en noſtre compte y ſoient preſtes;
donnant aduertiſſement de
tout audit gouuerneur, de ce qui y eſt requis, afin de ſuppléer les defauts:
& par ce moyen,
ſi iceluy y eſt nonchallant, ſuir toute occaſion d’en eſtre accuſé.
Gen. Cecy, me ſemble, deuoit eſtre de la charge du Gouuerneur, duquel deſpend
tout l’heur &
toute la manutention de telle place.
Cap. Il eſt vray: mais cependant le General, auquel l’Artillerie & l’effet d’i-
celle eſt recommandée, aura l’intendence plus particuliere de ce qui y eſt requis, que
le Gouuerneur, duquel le ſoing ſe departit en pluſieurs diuers affaires.
Et de fait, c’eſt
en particulier de l’office du General, de pourueoir auec toute diligence, ce qui eſt de la
deffenſe de la place.
Et en cecy il ſe gouuernera tant ſelon le precedent enſeignement, que
ſelon l’inſtruction ſuiuante.
Premierement deuant d’eſtre preſſé de l’armée ennemie, il ſe doit enquerir ſoigneu-
ſement, de quel coſté il pourroit le plus eſtre endommagé, &
en quel endroit ſes pieces ſe-
ront le plus ſeurement logées.
Les pourueoir de couuertures, eſpaules, & blindes ſuffi-
ſantes, &
ne les point retirer de la muraille, iuſques à ce que l’ennemy aura pris ſon quar-
tier, &
ayanttracé ſes trenchées, commence de faire ſes approches vers la ville; le mole-
ſtant cependant de tout ſon pouuoir.
Et quand l’ennemy ſeroit approché en ſorte qu’il luy
euſt oſté l’vſage de ſon Artillerie, qu’il les en retire de la:
deuallant ſes pieces en quelque
lieu &
aſſiette ſecrette, qu’il aura fait accommoder, au pied de la muraille en banquetes &
canonnieres cachées, pour en receuoir l’ennemy, deuant qu’il y print garde.
Mais s’il les
faut laiſſer ſur la muraille, qu’elles y ſoient enterrées autant qu’il ſera poſsible.
Et ſi l’occa-
ſion ſe preſentoit, qu’il n’aye peur de s’auancer auec quelques petites pieces, (quoy qu’on
l’en vouluſt deſtourner) iuſques en la campagne meſme:
eſtant vne choſe aſſeurée, qu’il
n’y a pieces plus dangereuſes pour l’ennemy que celles-là.
Comme on s’en eſt bien apper-
ceu au ſiege d’Oſtende.
Et combien qu’on y perdiſt quelques pieces, ſi n’en ſeroit la perte
ſi grande, que quand par crainte &
coüardiſe, on vint finalement à perdre auec la place,
toutes les pieces &
la vie meſme. De ſorte que le General, auec inſtance, prendra le con-
ſeil &
aduis du Gouuerneur & autres ſes Capitaines, en quel endroit on pourroit attaquer
l’ennemy de ſemblables pieces, tant pour encourager les ſiens, que pour raſer tous les ou-
urages &
molitions de l’ennemy; ſingulierement eſpouuanté de voir, qu’au lieu de perdre
courage, on l’oſe encor aller chercher en la campagne.
Pour tel ſoing on pourroit bien faire des galleries couuertes par le foſſé, tant pour
conduire à couuert leſdites pieces en campagne, que pour par icelles attaquer l’ennemy
entré auſdits foſſez.
Dauantage, il taſchera de loger quelques pieces, derriere les aiſles
des baſtions, &
caſemattes, pourueuës de bien profondes & eſtroittes canonnieres, qui
ne facent leurs flancs plus larges que de la largeur du foſſé, afin que l’ennemy ne les deſcou-
ure par dehors.
Et quand aux pieces ainſi logées, elles ſeront chargées de petits cailloux,
cloux, &
ferrements, ou de quelques pieces de chaiſnes, pour en eſcarter l’ennemy, vou-
lant forcer la breſche.
Auſsi ſeroit-il bien profitable, ſi au dedans de la muraille on auoit eſleué quelque ra-
uelin ou cauallier;
pour ſaluër de là ceux qui s’approcheront pour ſaig ner le foſſé, ou y met-
tre des ponts.
Leſquels toutesfois doiuent eſtre tellement ordonnez, que l’ennemy ne les
deſcouure de ſa batterie de dehors, comme i’en ay veu en quelques endroits ſi bien

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