Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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13568Second Traicté quel on mettra les trois ſacs d’embas, apres les auoir bien líez & garrottez de bon corda-
ge
, puis les perçant de bons paulx, les fichant en terre, on lesy tiendra ſi fermes qu’ils ne
puiſſent
bouger.
De meſme fera-on de ceux des couuertures, faiſant paſſer des paulx par
ceux-cy
, &
ceux d’embas, qui ſerrant ceux-là, les affermiront encor dauantage auec ceux
cy
.
Or en tout cecy il faut auoir eſgard à la force de l’Artillerie contraire, de ſorte qu’y
ayant
des canons ou demys, il y faudroit oppoſer autant de ſacs pour les eſpaules qu’il en
ſeroit
de beſoin pour les pouuoir retenir, aſin que les pieces y logées fuſſent aſſez couuer-
tes
, à la façon que la figure 11.
β le monſtre.
Gen. Ie voy bien qu’on s’en pourroit reparer ſuffiſamment, de ſorte qu’il ne ſeroit
hors
de propos d’en faire en ſemblables endroits la deuë prouiſion.
Mais laiſſons-les-là, &
voyons
comme on fait vne batterie des pieces enterrées.
DIALOGVE XVI.
Gen. N’y a-il pas d’autres ſortes de batteries que celles dont vous m’auez monſtré
les
traces.
Cap. Ouy, non ſeulement qui ſont en vſage, mais auſſi que la neceſſité in-
duſtrieuſe
maiſtreſſe a fait inuenter de nouueau:
voire meſme iuſques à enterrer quelques
pieces
pour vne batterie.
Cap. Ie ſuis bien eſbahy mon Seigneur, commentayant ſi longuement hanté & pra-
tiqué
la guerre, tant en Italie qu’en Hongrie, vous n’en auez point veu ou pour le moins
ouy
parler.
Gen. En Hongrie, oùi’ay eſté le plus du temps, ie n’ay veu autres batteries que cel-
les
qui ſe font des gabions, dont n’eſt merueille ſi ie ne ſçay rien de celles-cy.
Cap. Or doncques ie vous en feray quelque deſcription. Premierement on remar-
que
autant de place qu’il eſt requis pour les pieces qu’on veut loger, en ſorte que l’vne ſoit
diſtante
de l’autre de 20.
pieds. Puis par l’aide des pionniers, & autres ouuriers, on fait vne
foſſe
de la proſondeur d’vnze pieds ( deffence ſuffiſante pour les pieces &
ceux qui ſont à
leur
maniement ) &
de largeur ſuffiſante pour le recul des pieces, & qu’ily ait encor de la
place
pour paſſer par le derriere d’icelles:
& finalemẽt apres auoir fait les planchers ou pla-
teformes
, on ouure les ambraſeures par la terre naturelle, autãt larges, profondes &
hautes
qu’on
les veut auoir.
Qui eſt vn ouurage ſi aſſeuré, que de la muraille de la ville on ne le
peut
offencer aucunement, &
bien facile principalement en terre graſſe & ferme. Et en
France
on s’en ſert or dinairement, mais en ces quartiers n’en ay veu aucune ſinon quand
I’Admiral
d’Aragon aſsiegeant R hinbercK, le General de l’Artillerie, qui pour lors eſtoit
Don
Louys de Velaſco, en fit faire vne au coſté d’Orſoy, auec grand profit &
auantage.
Cap. Le remede y eſt auſsi bien prompt pour cet inconuenient, à ſçauoir qu’on y a
vne
grande paelle courbée en maniere de hoyeau, en vne perche de ſuffiſante longueur, de
laquelle
on tire la terre tombée de l’ambraſeure, de ſorte qu’elle ne donne aucun empeſ-
chement
.
Gen. Et vous ſemble-il que ces pieces ſoient ſi bien gardées qu’on ne les puiſſe de-
monter
?

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