1731219DE VITRVVE.
petites gouttes de vif argent, leſquelles ſontincontinent recuil-
lies par les fouilleurs.
lies par les fouilleurs.
Etapres que lon a faict vn grand amas de ces mottes, &
qu’on
les a portees en la forge, l’on les jecte ſoudain en la fournaiſe,
á fin qu’elles ſeichent, & vuydent l’abondance de leur humeur.
adonc il s’en eſlieue vne fumee par la vapeur du feu, laquelle
venant à ſe rabbattre deſſus l’atre du four, ſe treuue conuertie
en vif argent. Ainſi donc que l’on en retire ces mottes, leſdites
gouttes eſparpillees deſſus l’atre, ne peuuent eſtre recueillies à
cauſe de leur petiteſſe, parquoy l’on les pouſſe auec vn Balay
en vn vaiſſeau plein d’eau, où elles s’amaſſent enſemble, & ſe
confondent toutes en vne maſſo: & encores qu’elles n’empliſ-
ſent qu’vne meſure de quatre Sextiers, ſi eſt-ce que quand on
vient à les peſer, on les treuue du poids de cent liures. D’auãtage,
ſi ceſte maſſe eſt remiſe dedans vn autre vaiſſeau, & vous poſez
deſſus vne pierre de cent liures, elle nagera en la ſuperficie ſans
aller au fons, pource que ſa peſanteur ne ſçaura preſſer, enfrain-
dre, ny diſſiper ceſte liqueur. Ce neãtmoins ſi vous oſtez ce poids
de pierre, & mettez en ſon lieu vn ſeul ſcrupule d’or, qui n’eſt ſi-
non la tierce partie d’vne drachme, il ne nagera point amont,
ains de ſoymeſme ſe coulera au fonds. Au moyen de quoy faut
conclure, & ne ſçauroit on nier, que ce metal ne ſoit plus peſant
que toutes autres choſes, nõ par amplitude de poids, mais ſeule-
ment par ſon eſpece.
les a portees en la forge, l’on les jecte ſoudain en la fournaiſe,
á fin qu’elles ſeichent, & vuydent l’abondance de leur humeur.
adonc il s’en eſlieue vne fumee par la vapeur du feu, laquelle
venant à ſe rabbattre deſſus l’atre du four, ſe treuue conuertie
en vif argent. Ainſi donc que l’on en retire ces mottes, leſdites
gouttes eſparpillees deſſus l’atre, ne peuuent eſtre recueillies à
cauſe de leur petiteſſe, parquoy l’on les pouſſe auec vn Balay
en vn vaiſſeau plein d’eau, où elles s’amaſſent enſemble, & ſe
confondent toutes en vne maſſo: & encores qu’elles n’empliſ-
ſent qu’vne meſure de quatre Sextiers, ſi eſt-ce que quand on
vient à les peſer, on les treuue du poids de cent liures. D’auãtage,
ſi ceſte maſſe eſt remiſe dedans vn autre vaiſſeau, & vous poſez
deſſus vne pierre de cent liures, elle nagera en la ſuperficie ſans
aller au fons, pource que ſa peſanteur ne ſçaura preſſer, enfrain-
dre, ny diſſiper ceſte liqueur. Ce neãtmoins ſi vous oſtez ce poids
de pierre, & mettez en ſon lieu vn ſeul ſcrupule d’or, qui n’eſt ſi-
non la tierce partie d’vne drachme, il ne nagera point amont,
ains de ſoymeſme ſe coulera au fonds. Au moyen de quoy faut
conclure, & ne ſçauroit on nier, que ce metal ne ſoit plus peſant
que toutes autres choſes, nõ par amplitude de poids, mais ſeule-
ment par ſon eſpece.
Au regard de ce vif argent, il eſt conuenable à noſtre vſage
en beaucoup de particularités: car l’on ne ſçauroit ſans luy do-
rer à droit ny l’argent, ny le cuyure: & qui plus eſt, s’il y a de l’or
tiſſu parmi le drap d’vne robbe vſee par vieilleſſe, telle-
ment qu’elle ne ſeroit plus honneſte à porter, l’on en bruſle les
lambeaux en des pots de terre, puis eſt la cendre jettee en de
l’eau parmy laquelle y a d’iceluy vif argent, & il attire inconti-
nent tous les grains d’or, les contraignant de ſe coupler à ſoy. ce-
là faict, on eſpanche ceſte eau: & met on ce vif argent ſur vne
piece de drap ou de cuyr pour le tordre à force de mains, &
pour amour de ſa nature liquide il ſort par les entrefilures du
drap, ou à trauers les poroſités du cuir: & l’or entaſſé par l’eſ-
prainte, ſe treuue dedans tout eſpuré, quand on le deſue-
loppe.
en beaucoup de particularités: car l’on ne ſçauroit ſans luy do-
rer à droit ny l’argent, ny le cuyure: & qui plus eſt, s’il y a de l’or
tiſſu parmi le drap d’vne robbe vſee par vieilleſſe, telle-
ment qu’elle ne ſeroit plus honneſte à porter, l’on en bruſle les
lambeaux en des pots de terre, puis eſt la cendre jettee en de
l’eau parmy laquelle y a d’iceluy vif argent, & il attire inconti-
nent tous les grains d’or, les contraignant de ſe coupler à ſoy. ce-
là faict, on eſpanche ceſte eau: & met on ce vif argent ſur vne
piece de drap ou de cuyr pour le tordre à force de mains, &
pour amour de ſa nature liquide il ſort par les entrefilures du
drap, ou à trauers les poroſités du cuir: & l’or entaſſé par l’eſ-
prainte, ſe treuue dedans tout eſpuré, quand on le deſue-
loppe.