1744232HVITIEME LIVRE
liqueur, pour amour de leur repletion &
grauité, ſi qu’elles ſe reſ-
pandent en pluyes ou bruïnes ſur les terres.
pandent en pluyes ou bruïnes ſur les terres.
Mais la raiſon prouuante que les vapeurs &
nuages naiſſent de
la terre, ſemble eſtre telle, à ſçauoir que ſa maſſe contient en ſoy
des chaleurs eſtouffees, des exhalations horribles, des refroidiſ-
ſements, & vne grande abõdance d’eau: choſes qui font que quãd
l’air ſe refroidit ſur la nuict, les ſoufflements d’iceluy vent s’engẽ-
drent quand & les tenebres. meſmes alors ſortent les nuages des
lieux humides, & s’eſſieuent contremont: puis auſſi toſt que le ſo-
leil reuient à ſe monſtrer ſur la terre, & qu’il la touche de ſes ra-
yon@, l’air qui en eſt preallablement eſchauffé, attire les humeurs
auec la roſee. & de ce peut on voir l’exemple dedans les eſtuues:
car il n’y en a point de chaudes qui puiſſent naturellement auoir
des fontaines froides ſur leurs voutes: & toutesfois quãd leur cõ-
cauité eſt eſchauffee par la vapeur du feu vagant deſſous, elle atti-
re l’eau du paué, & la faict attacher contre ſa cambrure, où elle eſt
ſouſtenue en petites gouttes: dont neſe faut eſmerueiller, pource
que toute exhalation chaude ſe pouſſe touſiours contremont: &
n’eſt incontinent rabbatue, à cauſe de ſa ſubtilité. Mais quand elle
a faict grand amas d’humeurs, celà ne peut eſtre ſouſtenu, à cauſe
de ſa peſanteur, ains diſtille ſur les teſtes de ceux qui ſe lauent ou
eſtuuent.
la terre, ſemble eſtre telle, à ſçauoir que ſa maſſe contient en ſoy
des chaleurs eſtouffees, des exhalations horribles, des refroidiſ-
ſements, & vne grande abõdance d’eau: choſes qui font que quãd
l’air ſe refroidit ſur la nuict, les ſoufflements d’iceluy vent s’engẽ-
drent quand & les tenebres. meſmes alors ſortent les nuages des
lieux humides, & s’eſſieuent contremont: puis auſſi toſt que le ſo-
leil reuient à ſe monſtrer ſur la terre, & qu’il la touche de ſes ra-
yon@, l’air qui en eſt preallablement eſchauffé, attire les humeurs
auec la roſee. & de ce peut on voir l’exemple dedans les eſtuues:
car il n’y en a point de chaudes qui puiſſent naturellement auoir
des fontaines froides ſur leurs voutes: & toutesfois quãd leur cõ-
cauité eſt eſchauffee par la vapeur du feu vagant deſſous, elle atti-
re l’eau du paué, & la faict attacher contre ſa cambrure, où elle eſt
ſouſtenue en petites gouttes: dont neſe faut eſmerueiller, pource
que toute exhalation chaude ſe pouſſe touſiours contremont: &
n’eſt incontinent rabbatue, à cauſe de ſa ſubtilité. Mais quand elle
a faict grand amas d’humeurs, celà ne peut eſtre ſouſtenu, à cauſe
de ſa peſanteur, ains diſtille ſur les teſtes de ceux qui ſe lauent ou
eſtuuent.
Pareillement, &
par meſme raiſon, quand l’air celeſte ſe treu-
ue eſchauffé du ſoleil, il attire de toutes parts les humidités à ſoy,
puis les aſſemble & brouille en nuages.
ue eſchauffé du ſoleil, il attire de toutes parts les humidités à ſoy,
puis les aſſemble & brouille en nuages.
Auſſi quand la terre eſt battue de chaleur, elle jecte ſes humi-
dités, ne plus ne moins que le corps d’vn homme fait ſa ſueur. Et
de ce rendent les vents indice manifeſte, entre leſquels ceux
qui viennent des regions froides, comme Septentrion & Aqui-
lon, ont leurs halaines ſeiches & extenuees. Mais Auſter, & les
autres, qui exercent leurs impetuoſités ſous le cours du ſoleil,
c’eſt à dire au Midi, ſont naturellement humides & touſiours
apportent de l’eau, à raiſon qu’ils paſſent à trauers des contrees
chaudes, où ils ſont eſchauffés, & en venant, attirẽt de toutes ter-
res les humidités, qu’ils reſpandent à la fin ſur les parties Septen-
trionales.
dités, ne plus ne moins que le corps d’vn homme fait ſa ſueur. Et
de ce rendent les vents indice manifeſte, entre leſquels ceux
qui viennent des regions froides, comme Septentrion & Aqui-
lon, ont leurs halaines ſeiches & extenuees. Mais Auſter, & les
autres, qui exercent leurs impetuoſités ſous le cours du ſoleil,
c’eſt à dire au Midi, ſont naturellement humides & touſiours
apportent de l’eau, à raiſon qu’ils paſſent à trauers des contrees
chaudes, où ils ſont eſchauffés, & en venant, attirẽt de toutes ter-
res les humidités, qu’ils reſpandent à la fin ſur les parties Septen-
trionales.
Encores peuuent porter teſmoignage de ce, les ſources &
cõ-
mencements des riuieres, meſmes monſtrer qu’il ſe fait ainſi, cõ-
ſideré que toutes Chartes de la terre pourtraictes par Chorogra-
mencements des riuieres, meſmes monſtrer qu’il ſe fait ainſi, cõ-
ſideré que toutes Chartes de la terre pourtraictes par Chorogra-