1824312DIXIEME LIVRE
que l’eſprit en puiſſe reſortir:
&
par ce moyen quand on abbaiſſ@
les pilõs enueloppés de laine, les crãpons a quoy ſont accrochees
les ſuperficies des petites Soupapes, les contraignent à deualler
juſques au fonds: & adonc les Dauphins poſés ſur les verins, deſcẽ-
dans par les ouuertures, empliſſent auec leurs cymbales ces con-
cauités de vaſes: puis derechef iceux crampons rehauſſans menu
& ſouuent leſdites ſuperficies, par la vehemente agitation de l’e-
ſprit, & faiſans eſtoupper aux cymbales les trous ſuperieurs ja mẽ-
tionnés, ſont cauſe que l’air enclos leans, eſt par eſpraintes con-
traint à entrer dedans les conduits ou poſtes, d’où il s’en va lan-
cer dedans le ſommier de bois: & paſſant à trauers ſa concauité,
ſe jecte dans le coffre d’airain conrenant l’eau: parquoy, à raiſon
du mouuement des pilons, eſtant l’abondance de l’air opprimee,
force luy eſt de ſe couler parmi les ouuertures des clefs, en ma-
niere que celà ſert d’ame pour emplir les canaux, ſi que quand les
marches du clauier ſont enfonſees au moyen des doigts de l’Or-
ganiſte, & que les trayans des petites Soupapes s’en hauſſent &
rabbaiſſent continuellement, ils eſtouppent quelques tuyaux, &
en font ouurir d’autres, en maniere qu’auec l’art de muſique en-
gendrant pluſieurs diuerſités d’harmonie, l’Orgue rend des ſons
doux & aggreables au poſſible.
les pilõs enueloppés de laine, les crãpons a quoy ſont accrochees
les ſuperficies des petites Soupapes, les contraignent à deualler
juſques au fonds: & adonc les Dauphins poſés ſur les verins, deſcẽ-
dans par les ouuertures, empliſſent auec leurs cymbales ces con-
cauités de vaſes: puis derechef iceux crampons rehauſſans menu
& ſouuent leſdites ſuperficies, par la vehemente agitation de l’e-
ſprit, & faiſans eſtoupper aux cymbales les trous ſuperieurs ja mẽ-
tionnés, ſont cauſe que l’air enclos leans, eſt par eſpraintes con-
traint à entrer dedans les conduits ou poſtes, d’où il s’en va lan-
cer dedans le ſommier de bois: & paſſant à trauers ſa concauité,
ſe jecte dans le coffre d’airain conrenant l’eau: parquoy, à raiſon
du mouuement des pilons, eſtant l’abondance de l’air opprimee,
force luy eſt de ſe couler parmi les ouuertures des clefs, en ma-
niere que celà ſert d’ame pour emplir les canaux, ſi que quand les
marches du clauier ſont enfonſees au moyen des doigts de l’Or-
ganiſte, & que les trayans des petites Soupapes s’en hauſſent &
rabbaiſſent continuellement, ils eſtouppent quelques tuyaux, &
en font ouurir d’autres, en maniere qu’auec l’art de muſique en-
gendrant pluſieurs diuerſités d’harmonie, l’Orgue rend des ſons
doux & aggreables au poſſible.
I’ay faict tout mon effort d’expoſer clairement par eſcrit ceſte
choſe obſcure: toutesfois je ne l’ay ſceu rendre ſi facile que chacũ
la puiſſe comprendre du premier coup: & croy que je ne ſeray en-
tendu ſinon de ceux qui font profeſſion de ceſt art.
choſe obſcure: toutesfois je ne l’ay ſceu rendre ſi facile que chacũ
la puiſſe comprendre du premier coup: & croy que je ne ſeray en-
tendu ſinon de ceux qui font profeſſion de ceſt art.
Toutesfois s’il s’en treuuent aucuns qui peu à peu y puiſſent
mordre, par ce que j’en ay dit, je ſuis aſſeuré qu’apres en auoir ac-
quis pleine congnoiſſance, ils trouueront que toutes les particu-
larités en ſont par moy deduites, ſuyuant la ſubtilité que le ſub-
ject deſire.
mordre, par ce que j’en ay dit, je ſuis aſſeuré qu’apres en auoir ac-
quis pleine congnoiſſance, ils trouueront que toutes les particu-
larités en ſont par moy deduites, ſuyuant la ſubtilité que le ſub-
ject deſire.
Comment & par quelle raiſon no{us} pouuons meſurer noſtre che-
min, encores que ſoyons portés en charrette, ou que na-
uiguions dedans quelque nauire.
min, encores que ſoyons portés en charrette, ou que na-
uiguions dedans quelque nauire.
Chapitre XIIII.
MAintenant ſe tourne mon ſtile à traicter vn ſe-
cret, lequel n’eſt ſans proffit, & qui fut par grande indu-
ſtrie inuenté de nos predeceſſeurs, puis à nous laiſſé
cret, lequel n’eſt ſans proffit, & qui fut par grande indu-
ſtrie inuenté de nos predeceſſeurs, puis à nous laiſſé