1917LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX.
CHAPITRE TROISIE’ME.
LA Chaux pouvant être regardée comme l’Ame de la Maçonne-
rie, il eſt de la derniere conſéquence d’être bien inſtruit de
tout ce qui lui apartient, afin que dans l’uſage que l’on en fera,
on parvienne à cette fin principale que l’on doit ſe propoſer en
conſtruiſant les Bâtimens, qui eſt de faire enſorte que les maté-
riaux ſoient ſi bien unis qu’ils ne paroiſſent plus compoſer qu’une
ſeule Pierre.
rie, il eſt de la derniere conſéquence d’être bien inſtruit de
tout ce qui lui apartient, afin que dans l’uſage que l’on en fera,
on parvienne à cette fin principale que l’on doit ſe propoſer en
conſtruiſant les Bâtimens, qui eſt de faire enſorte que les maté-
riaux ſoient ſi bien unis qu’ils ne paroiſſent plus compoſer qu’une
ſeule Pierre.
La Chaux eſt une Pierre calcinée, qui ſe détrempe avec de l’eau
& du ſable, pour en compoſer le mortier: pour faire de la bonne
Chaux, il faut ſe ſervir de pierres très-dures, peſantes, & blanches;
& de toutes celles qu’on peut employer, il n’y en a point qui en
faſſe de meilleure que le marbre, quand on eſt à portée d’en avoir
comme dans le Pays où il eſt commun: la Pierre tirée de frais ou
nouvellement eſt meilleure à faire la Chaux, que la ramaſſée; & par-
ticulierement celle des Carrieres humides & à l’ombre, que celles
qui ſont plus ſeiches: les Cailloux qui ſe rencontrent ſur les Mon-
tagnes, ou dans les Rivieres & les Torrens, auſſi-bien que certai-
nes Pierres ſpongieuſes & dures qui ſe trouvent quelques fois dans
les Campagnes, font une très-bonne Chaux, & l’ouvrage en eſt fort
blanc & poli; ce qui fait qu’on s’en ſert ordinairement au crépiſ-
ſage des Murs: il y a une Pierre jaunâtre, qui ſe tire aux environs
de Boulogne en France, qui fait auſſi une Chaux excellente, & qui
eſt la plus eſtimée de toutes celles qu’on peut employer en Picardie
& en Artois, où communement elle n’eſt pas trop bonne, parce
qu’on la fait avec du moîlon tendre & blanc, qui ne differe gueres
& du ſable, pour en compoſer le mortier: pour faire de la bonne
Chaux, il faut ſe ſervir de pierres très-dures, peſantes, & blanches;
& de toutes celles qu’on peut employer, il n’y en a point qui en
faſſe de meilleure que le marbre, quand on eſt à portée d’en avoir
comme dans le Pays où il eſt commun: la Pierre tirée de frais ou
nouvellement eſt meilleure à faire la Chaux, que la ramaſſée; & par-
ticulierement celle des Carrieres humides & à l’ombre, que celles
qui ſont plus ſeiches: les Cailloux qui ſe rencontrent ſur les Mon-
tagnes, ou dans les Rivieres & les Torrens, auſſi-bien que certai-
nes Pierres ſpongieuſes & dures qui ſe trouvent quelques fois dans
les Campagnes, font une très-bonne Chaux, & l’ouvrage en eſt fort
blanc & poli; ce qui fait qu’on s’en ſert ordinairement au crépiſ-
ſage des Murs: il y a une Pierre jaunâtre, qui ſe tire aux environs
de Boulogne en France, qui fait auſſi une Chaux excellente, & qui
eſt la plus eſtimée de toutes celles qu’on peut employer en Picardie
& en Artois, où communement elle n’eſt pas trop bonne, parce
qu’on la fait avec du moîlon tendre & blanc, qui ne differe gueres