Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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19396Second Traicté
CHAP. VI.
La maniere de charger & attacher vn petard.
Fig. 13. β.
LA forme & façon du petard ſe voit entre les lettres A, B, deſquelles A, monſtre
la bouche, &
B, le fond, ou la culatte iuſques à la lumiere. Ileſt peſant, dont pour
le tranſporteril le faut charger auec ſagroſſe &
forte table ou planche, E, F, ſurce
petit char-pont C, D, propre non ſeulement pour le chariage, mais auſsi pour leuer &
at-
tacher ledit petard en haut.
La tablea au milieu vn trourond A, auquel le petard eſt en-
chaſſé de ſa bouche A.
En haut elle a ſes anneaux de fer, pour en eſtre penduë és vis G,
fourrez &
tournez en la porte H. Eſt la corde qui donne le feu. Les ronds A A, ſont les
tappons, deſquels le petard chargé eſt bouché.
Du coſté de dehors, où le petard eſt enchaſſé en la planche, elle eſt ſimple & vnie: mais
de l’autre coſté contre la porte, elle eſt garnie de lames de fer bien fortes.
Pour le charger on met tout au milieu vn baſton rond, & vn de la longueur d’vn demy
bras, &
de l’eſpoiſſeur de deux doigts, puis on y met ſeulement vne demie liure de poudre
fine à la fois, l’entaſſant touſiours à l’entour dudit baſton d’vn petit pillon de bois:
ce qui
doit eſtre continué iuſques à ce que le petard aye ſa charge entiere.
Apres en tournant tout
doucement le baſton du milieu, on le tire hors, mettant en ſa place autant de poudre fine
qu’il y peut entrer, afin qu’eſtant allumée par la lumiere, elle enflambe en vn moment
toute la charge:
puis on la bouche du tappon A, qui eſt de l’eſpoiſſeur d’vn petit doigt, ſur
lequel on verſe de la cire fondue iuſques à l’eſpoiſſeur de deux doigts.
Et voilà la maniere
de le charger.
Pour l’attacher, il faut premierementtourner les crochets G, ſur la porte, au lieu qu’on
entendra le plus commode pour la briſer du tout, &
y ayant pendu la table, enchaſſer le
petard en ſon lieu:
& afin qu’il ſetienne bien ferme, il y faut vne troiſiéme vis & crochet
auquel paſſant vne corde par lemanche dudit petard, on l’affermit.
Eſtant donc ainſiattaché, ne luy reſte que de luy donner le feu. Où il faut que, comme
nous auons dit du mineur, le petardier ſoit bien adroit, detemperer tellement la meſche,
qu’elle ne donne le feu, deuant qu’auec ſes compagnonsil ſoit aſſeuré de n’eſtre atteind
de la fureur diabolique de cette machine.
Fin du ſecond Traicté.
45[Figure 45]

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