197183POUR LES FOR TIFICATIONS. Liv. IV. Chap. VIII.
à proportion de ſa hauteur, on lui donne auſſi un talud d'environ
un pied par toiſe de hauteur.
un pied par toiſe de hauteur.
Si, par exemple, on bâtit un Mur pour ſoûtenir les terres du
Rempart de la Place, & que ce Mur ait ſix toiſes de hauteur, la
moindre épaiſſeur que l'on puiſſe donner par le haut, eſt trois
pieds, & par le bas neuf pieds d'épaiſſeur, au-deſſus de la fonda-
tion, à cauſe de ſon talud, qui eſt d'un pied par toiſe: or ces deux
épaiſſeurs, 9 & 3 font 12, dont la moitié 6 pieds, ſera l'épaiſſeur
réduite de ce Mur: & par conſequent, pour revetir la face d'un
Baſtion, qui a 50 toiſes de long, 6 toiſes de haut, & une toiſe d'é-
paiſſeur réduite, il faut 300 toiſes cubes de Maſſonnerie, ſans y
comprendre la fondation, que l'on ne peut pas déterminer ſans
connoître le terrain, Outre cela, on a coûtume de faire des Con-
treforts, pour ſoûtenir les terres, & les empêcher de trop peſer
contre le Mur du Revêtement: Ces Contreforts doivent être fon-
dez ſur la terre ferme, & entrer dans les terres rémuées, au moins
d'une toiſe de long, on leur donne 7 à 8 pieds de large à la racine,
c'eſt-à-dire, du côté où ils ſont attachez au Mur du Revêtement,
& 4à 5 pieds à la queuë qui s'avance dans les terres du Rempart,
ce qui revient à une toiſe de ſurface, en ſuppoſant, comme nous
venons de dire, 7 pieds à la racine, & 5 pieds à la queuë; qui font
12 pieds, dont la moitié 6 pieds eſt l'épaiſſeur reduite; & ſuppo-
ſant 4 toiſes de hauteur l'un portant l'autre, chaque Contrefort
aura 3 toiſes cubes. Et comme on n'en doit pas faire moins de dix
dans une étenduë de 50 toiſes, la Maſſonnerie de dix Contreforts
reviendra à 40 toiſes cubes: de telle ſorte que pour revêtir de Mu-
railles les 2 faces & les 2 flance d'un Baſtion, on peut compter en-
viron mille toiſes cubes de Maſſonnerie: & pour revêtir une Cour-
tine, qui a 80 toiſes de longueur, il faut compter environ 900
toiſes cubes de Maſſonnerie: de là on pourra facilement eſtimer ce
qu'il en faut pour le Revêtement de toute une Place. Remarquez
qu'il vaut mieux faire l'eſtimation plus forte que trop foible; car ſi
on a trop de fonds, il ſert pour ſubvenir aux dépenſes imprévûës.
Rempart de la Place, & que ce Mur ait ſix toiſes de hauteur, la
moindre épaiſſeur que l'on puiſſe donner par le haut, eſt trois
pieds, & par le bas neuf pieds d'épaiſſeur, au-deſſus de la fonda-
tion, à cauſe de ſon talud, qui eſt d'un pied par toiſe: or ces deux
épaiſſeurs, 9 & 3 font 12, dont la moitié 6 pieds, ſera l'épaiſſeur
réduite de ce Mur: & par conſequent, pour revetir la face d'un
Baſtion, qui a 50 toiſes de long, 6 toiſes de haut, & une toiſe d'é-
paiſſeur réduite, il faut 300 toiſes cubes de Maſſonnerie, ſans y
comprendre la fondation, que l'on ne peut pas déterminer ſans
connoître le terrain, Outre cela, on a coûtume de faire des Con-
treforts, pour ſoûtenir les terres, & les empêcher de trop peſer
contre le Mur du Revêtement: Ces Contreforts doivent être fon-
dez ſur la terre ferme, & entrer dans les terres rémuées, au moins
d'une toiſe de long, on leur donne 7 à 8 pieds de large à la racine,
c'eſt-à-dire, du côté où ils ſont attachez au Mur du Revêtement,
& 4à 5 pieds à la queuë qui s'avance dans les terres du Rempart,
ce qui revient à une toiſe de ſurface, en ſuppoſant, comme nous
venons de dire, 7 pieds à la racine, & 5 pieds à la queuë; qui font
12 pieds, dont la moitié 6 pieds eſt l'épaiſſeur reduite; & ſuppo-
ſant 4 toiſes de hauteur l'un portant l'autre, chaque Contrefort
aura 3 toiſes cubes. Et comme on n'en doit pas faire moins de dix
dans une étenduë de 50 toiſes, la Maſſonnerie de dix Contreforts
reviendra à 40 toiſes cubes: de telle ſorte que pour revêtir de Mu-
railles les 2 faces & les 2 flance d'un Baſtion, on peut compter en-
viron mille toiſes cubes de Maſſonnerie: & pour revêtir une Cour-
tine, qui a 80 toiſes de longueur, il faut compter environ 900
toiſes cubes de Maſſonnerie: de là on pourra facilement eſtimer ce
qu'il en faut pour le Revêtement de toute une Place. Remarquez
qu'il vaut mieux faire l'eſtimation plus forte que trop foible; car ſi
on a trop de fonds, il ſert pour ſubvenir aux dépenſes imprévûës.