Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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20016LA SCIENCE DES INGENIEURS, dant une ſemaine, on en étend environ un pied de hauteur ſur une
aire ou batterie, on l’arroſe pour l’éteindre, &
enſuite on couvre
ce lit de Chaux, d’un autre de Terraſſe d’environ un pied d’épaiſſeur,
on laiſſe repoſer cette préparation pendant deux ou trois jours, afin
de donner le tems à la Chaux de s’éteindre;
après quoi les Manœu-
vres viennent avec des houës broüiller &
mêler enſemble la Ter-
raſſe &
la Chaux dont ils font un gros tas qu’on laiſſe repoſer envi-
ron deux jours, au bout deſquels on broüille de rechef une partie
de cette préparation, la moüillant de tems en tems juſqu’à ce qu’on
s’aperçoive que le mortier eſt de bonne conſiſtance:
& quand on
en eſt là, on l’employe auſſi-tôt aux Ouvrages pour leſquels il eſt
deſtiné;
mais on prendra garde de ne donner cette derniere façon au
mortier que la veille du jour qu’on ſe propoſe de l’employer;
c’eſt-
à-dire de n’en broüiller qu’autant qu’on aura beſoin ce jour-là, ob-
ſervant la même choſe pour les jours ſuivans tant qu’il y aura de
cette compoſition dans le tas.
Dans pluſieurs Provinces on prépare
le mortier ordinaire de la même façon qu’on vient de voir pour la
Terraſſe;
cette pratique n’eſt pas mauvaiſe, & on ne peut que s’en
bien trouver.
Outre la Terraſſe de Hollande, on ſe ſert encore en Flandres
d’une poudre qu’on nomme communément Cendrée de Tournay,
qui s’employe fort utilement pour la compoſition du mortier des
Ouvrages qui ſe font dans l’eau:
comme perſonne (à ce que je
croi) n’en a bien expliqué les propriétés, &
la maniere de l’em-
ployer, je vais raporter en peu de mots ce que j’en ſçai.
Les environs de Tournay fourniſſent une Pierre bleuë très-dure,
&
qui fait une Chaux excellente; quand cette Pierre eſt dans le
Four, il s’en détache des petites parcelles qui tombent ſous la
grille du Fourneau où elles ſe mêlent avec la cendre du Charbon
de terre, &
comme cette cendre n’eſt autre choſe que des petites
parties de la hoüille calcinée, c’eſt le mêlange qui s’en fait qui com-
poſe la Cendrée de Tournay qui ſe débite par les Marchands telle
qu’on la tire des Fourneaux.
L’experience faiſant voir que la Pierre dure fait toûjours de
bonne Chaux &
un mortier excellent pour les Ouvrages aquatiques,
quand elle eſt mêlée avec de la poudre provenante du Charbon ou
mâche-fer qu’on tire des Forges, comme je l’ay expliqué dans le
quatriéme Chapitre:
il n’eſt pas étonnant que la Cendrée de Tour-
nay ſoit merveilleuſe pour le même uſage, puiſqu’elle participe
à la fois des qualités de ces deux matieres;
car je ne doute pas que
les petites parties de Charbon qui ſe trouvent mêlées avec la Cen-

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