Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

Page concordance

< >
Scan Original
191 7
192 8
193 9
194 10
195 11
196 12
197 13
198 14
199 15
200 16
201 17
202 18
203 19
204 20
205 21
206 22
207 23
208 24
209 25
210 26
211 27
212 28
213 29
214 30
215 31
216 32
217 33
218 34
219 35
220 36
< >
page |< < (17) of 695 > >|
20117LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. drée ne contribuent beaucoup à lui donner la propriété de ſe durcir
dans l’eau comme on le verra plus bas;
ainſi, ſans m’arrêter à des
Diſſertations Phiſiques, je paſſe à la maniere de s’en ſervir.
La premiere attention, que l’on doit avoir avant de la préparer, eſt
de bien balayer le terrain ſur lequel on la doit jetter, on l’éteint
enſuite dans une eſpece de baſſin avec une quantité d’eau ſuffiſante
ſeulement pour la bien fondre &
démêler, après quoi on la paſſe
avec une claye faite de fil d’archal qu’on met au-deſſus d’une bat-
terie faite exprès, pavée de pierres plates &
unies, & conſtruite de
même par les côtés:
tout ce qui ne paſſe pas au travers de la claye
eſt rebuté;
on bat ce qui eſt dans cette batterie à pluſieurs repriſes
pendant dix ou douze jours conſecutifs avec une dame du poids
de 30 livres ferrée par le deſſous, juſqu’à ce qu’enfin elle compoſe
une pâte bien graſſe &
bien fine, on l’employe ſur le champ, ſinon
elle peut ſe conſerver pluſieurs mois de ſuite ſans rien perdre de ſa
qualité, pourvû que l’on aye ſoin de la couvrir;
car le ſoleil, la
pouſſiere, &
la pluye la gâtent; il faut avoir attention, quand on la
rebat pour s’en ſervir, de n’y mêler que très-peu d’eau &
même point
du tout s’il ſe peut;
car à force de bras elle devient graſſe & liquide
ſans qu’on ſoit obligé de l’humecter de nouveau:
ainſi c’eſt ordinai-
rement la pareſſe des ouvriers, &
non pas la neceſſité, qui les enga-
gent à y mettre beaucoup d’eau pour la rebattre, ce qui la dégraiſ-
ſeroit peu à peu &
diminueroit ſa bonté ſi on n’y prenoit garde.
Il y en a qui pour la préparer ſe ſervent de deux baſſins, l’un plus
elevé que l’autre, tous deux bien pavés &
diſpoſés; enſorte que ce
qui eſt dans l’un puiſſe couler dans l’autre par une petite grille que
l’on a ſoin de maſquer quand on éteint &
démêle la cendrée, dès
qu’on juge qu’elle l’eſt ſuffiſamment, on débouche la grille, tout ce
qui ne peut pas paſſer au travers eſt rebuté, &
ce qui coule dans
l’autre baſſin eſt deſtiné à être rebatu comme on vient de le dire.
On ſe ſert de cette cendrée pour la Maçonnerie des Ecluſes, Ponts,
Acqueducs, Battard’eaux, &
c. & generalement dans les Maçonne-
ries ordinaires pour aſſéoir les Grais &
les rejointoyer; ce qui ſe doit
faire depuis le mois d’Avril juſqu’à la fin de Juillet, parce qu’em-
ployé dans ce tems-là il n’éclate jamais, ce qui eſt une propriété
remarquable de la Cendrée;
car la plûpart des cimens ſont ſujets à
gerſer;
la Chaux de Boulogne par exemple, qui eſt excellente quand
elle eſt employée dans l’eau ne vaut rien à ſec.
On la mêle quelquefois pour plus de précaution avec un ſixié-
me de Thuilleau paſſé au tamis, &
je crois que ſi on la mêloit avec
de la Terraſſe de Hollande, on pourroit s’en ſervir avec un ſuccès

Text layer

  • Dictionary

Text normalization

  • Original

Search


  • Exact
  • All forms
  • Fulltext index
  • Morphological index