Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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22844LA SCIENCE DES INGENIEURS, cubes dans un jour d’Eté, & un peu plus de la moitié dans un jour
d’Hyver.
La rocaille étant comme je l’ay déja dit une pierre morte, mê-
lée de terre, la difficulté de ſa foüille eſt beaucoup plus grande,
que celle des terres ordinaires, c’eſt pourquoi le prix en eſt auſſi
plus conſiderable:
c’eſt à la prudence de l’Ingenieur de l’aug-
menter, enſorte que les Soldats y trouvent leur compte;
& , quoi
qu’il ſoit difficile de déterminer à quoi peut aller cette augmenta-
tion, je dirai pourtant que la toiſe cube de Rocaille vaut à peu
près le double des terres ordinaires.
Quant au roc, il faut auſſi avoir égard à ſa qualité & à ſa dure-
té:
on le tire par mine, dont l’apareil eſt de quatre hommes, qui
s’aprofondiſſent de cinq pieds dans un roc ordinaire;
mais comme
le marbre eſt d’une nature plus dure, ils ne peuvent guere s’y apro-
fondir que de quatre pieds, qui produiſent tout au plus une demi
toiſe cube, qui conſume environ deux livres de poudre pour char-
ger les petards:
outre ces quatre hommes, on ajoûte encore deux
manœuvres pour arracher les pierres ébranlées par la mine, &
ôter
les decombres:
ainſi ſachant ce que les uns & les autres doivent
gagner par jour, &
ce qu’il en coûtera pour les outils & la poudre,
on pourra ſavoir à combien reviendra la toiſe cube.
Pour aprofondir dans le roc, on ſe ſert d’une aiguille, ou bar-
re de fer, de bonne trempe bien acerée, pointuë par un de ſes
bouts, ayant ſix ou ſept pieds de longueur, deux hommes la met-
tent en mouvement pour faire un trou, en maniere de petit
puits, capable de contenir une certaine quantité de poudre,
après avoir chargé cette petite mine, on bouche le trou avec
un tampon chaſſé à force, afin que la poudre faſſe un plus
grand effet, on y met le feu par le moyen d’un morceau d’ama-
douë, qui, ne ſe communiquant à la poudre qu’au bout d’un cer-
tain tems, laiſſe aux ouvriers la liberté de ſe retirer;
la mine ayant
écarté &
ébranlé les pierres, on en fait le deblais, & on repete la
même manœuvre autant de fois qu’on le juge neceſſaire.
Avant de commencer la foüille des terres, il eſt de la derniere
conſequence d’en bien indiquer le tranſport, &
ſavoir la quantité
qu’il en faudra pour la conſtruction du projet que l’on veut execu-
ter;
ceux qui font ces projets doivent en donner des memoires,
afin que les profils étant bien expliqués, on ne s’aprofondiſſe qu’à
proportion des remblais qu’on aura à faire:
c’eſt ordinairement la
nature du terrain qui détermine le parti que l’on doit prendre;
car
ſi l’on peut creuſer à ſec juſqu’à 18.
ou 20. pieds, on ne ſera pas

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