Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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23248LA SCIENCE DES INGENIEURS, nier eſt facile à connoître par la réſiſtance que les Terraſſiers trou-
vent à foûiller.
La ſeconde eſpece de terrain eſt celle de Sable, dont on diſtin-
gue de deux ſortes;
l’un eſt le Sable ferme & dur, ſur lequel on
n’héſite point à établir des fondemens;
& l’autre le Sable mouvant,
dont le peu de conſiſtance ne permet pas qu’on travaille deſſus,
ſans prendre quelque précaution pour prévenir les accidens.
On dif-
tingue le Sable mouvant d’avec le ferme, par le moyen d’une ſonde
de fer, dont le bout eſt fait en tariere, afin de voir en la retirant
la nature dufond qu’elle a percée.
Lorſqu’elle réſiſte & qu’elle entre
avec peine, c’eſt une marque que le Sable eſt dur;
au lieu qu’on
doit juger du contraire, ſielle entre facilement:
quand on eſt obligé
de foüiller fort avant pour rencontrer le bon fonds, on allonge la
ſonde par le moyen de pluſieurs branches de fer qui s’ajuſtent bout
à bout avec des vis en écrouës.
Il ſe rencontre dans les lieux aquati-
ques un Sable d’où il ſort de l’eau quand on marche deſſus, ce qui
l’a fait nommer Sable boüillant, qu’on ne doit point confondre avec
le mouvant, puiſqu’il s’en trouve ſouvent ſur lequel on peut aſſéoir
des fondemens très-ſolides, comme nous le ferons voir ailleurs.
La troiſiéme eſt celle de terre, dont on diſtingue de quatre ſor-
tes, la terre ordinaire, la graſſe, la glaiſe, &
celle detourbe. La terre
ordinaire ſe trouve dans les lieuxſecs &
élevés: la terre graſſe eſt preſ-
que toûjours compoſée de vaſe ſans conſiſtance, &
ne ſe trouve guére
que dans les lieux bas, on ne peut y fonder qu’avec de grandes
précautions:
pour la glaiſe, elle ſe trouve indifferemment dans les
lieux hauts &
bas; quand elle eſt ferme & qu’elle forme un banc
d’une épaiſſeur conſidérable, on peut y fonder hardiment, pourvû
qu’on ſoit ſûr qu’elle ſe trouve par-tout d’une égale conſiſtance, ſans
quoi il faudroit prendre des meſures convenables à la neceſſité:
pour la terre de tourbe, elle ne ſe trouve que dans les lieux aquati-
ques &
marécageux; c’eſt une eſpece de terre graſſe, noire, & bi-
tumineuſe, qui ſe conſume au feu après l’avoir fait ſécher, &
dont
l’uſage eſt très-commun aux Pays-Bas:
il y a des gens qui prétendent
que cette terre provient des differens accroiſſemens que certains
cantons ont reçûs en s’élevant par la ſuite des tems;
ce qui favo-
riſe cette opinion eſt qu’ayant foüillé dans un terrain tourbeux, on
y a trouvé des arbres d’une groſſeur conſidérable, &
tous les autres
veſtiges d’un lieu qui a été autrefois découvert:
au reſte, il n’eſt
point aſſés ſolide pour y aſſéoir des fondemens, à moins qu’on n’ait
recours à ce que l’art &
l’induſtrie peuvent fournir en pareil cas.
Indépendamment des ſoins qu’on doit prendre pour avoir une

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