237214DE LA PHILOSOPHIE
L’Eſpace éxiſte néceſſairement, parce que
Dieu éxiſte néceſſairement; il eſt im-
menſe, il eſt comme la durée, un mode,
une proprieté infinie d’un Etre néceſſaire,
infini. La Matiere n’eſt rien de tout cela:
elle n’éxiſte point néceſſairement: & ſi cette
ſubſtance étoit infinie, elle ſeroit ou une
proprieté eſſentielle de Dieu, ou Dieu mê-
me: or elle n’eſt ni l’un ni l’autre; elle n’eſt
donc pas infinie & ne ſauroit l’être.
Dieu éxiſte néceſſairement; il eſt im-
menſe, il eſt comme la durée, un mode,
une proprieté infinie d’un Etre néceſſaire,
infini. La Matiere n’eſt rien de tout cela:
elle n’éxiſte point néceſſairement: & ſi cette
ſubſtance étoit infinie, elle ſeroit ou une
proprieté eſſentielle de Dieu, ou Dieu mê-
me: or elle n’eſt ni l’un ni l’autre; elle n’eſt
donc pas infinie & ne ſauroit l’être.
Je conclurai ce Chapitre par une remar-
11Remar-
que ſin-
guliére. que qui me paroît mériter beaucoup d’at-
tention. Deſcartes admettoit un Dieu
Créateur & Cauſe de tout: mais il nioit la
poſſibilité du Vuide: Epicure nioit qu’il y
eût un Dieu Créateur & Cauſe de tout, &
il admettoit le Vuide; or c’étoit Deſcartes
qui par ſes principes devoit nier un Dieu
Créateur, & c’étoit Epicure qui devoit l’ad-
mettre. En voici la preuve évidente.
11Remar-
que ſin-
guliére. que qui me paroît mériter beaucoup d’at-
tention. Deſcartes admettoit un Dieu
Créateur & Cauſe de tout: mais il nioit la
poſſibilité du Vuide: Epicure nioit qu’il y
eût un Dieu Créateur & Cauſe de tout, &
il admettoit le Vuide; or c’étoit Deſcartes
qui par ſes principes devoit nier un Dieu
Créateur, & c’étoit Epicure qui devoit l’ad-
mettre. En voici la preuve évidente.