Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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3016LA SCIENCE DES INGENIEURS, de, pour le placer dans les lieux les plus conſiderables de l’é-
difice, &
l’autre aux endroits de peu de conſequence, faiſant at-
tention que les gros bois étant vitieux ſont plus ſujets à ſe fendre
&
à éclater que les plus menus: il eſt à propos de ne faire les pou-
tres qu’avec ce qu’on aura de meilleur, afin que par la ſuite, ſi
on eſt contraint de renouveller quelque piece de charpente, on
ne ſoit pas obligé à une grande dépenſe, &
à un travail conſide-
rable.
Il arrive ſouvent qu’une piece de bois, après avoir été équarrie,
paroît bien ſaine, tandis que le cœur en eſt gâté:
pour ne pas y
être trompé, il faut faire donner des coups de marteau à l’un des
bouts, &
porter l’oreille à l’autre; ſi on entend un bruit ſourd &
caſſé, c’eſt une marque que la piece eſt gâtée;
au contraire, ſi le ſon
eſt clair, c’eſt une preuve qu’elle eſt bonne.
J’ai encore à faire remarquer, que quand on peut garder à cou-
vert quelque tems les bois avant de les debiter, ils en ſont d’un
bien meilleur uſage, parce que s’ils ſont crus dans un endroit hu-
mide, ils ſont moins ſujets à ſe dejetter &
à ſe fendre; ainſi je vou-
drois qu’on les gardât au moins deux ans, pour qu’ils ayent le
tems de s’affermir &
de ſe conſolider: s’il s’agit des ouvrages de
menuiſerie, il faudra les garder bien davantage;
puiſque, quand
on ne les employeroit qu’au bout de cinq ou ſix ans, l’ouvrage
n’en ſeroit que meilleur.
Une précaution encore très neceſſaire, dans l’uſage journalier
des bois, eſt de ne les employer qu’après en avoir détaché l’au-
bier;
car pour peu qu’il en reſte dans les flages, après même qu’ils
ont été équarris, il eſt certain qu’il en occaſionnera la pourriture,
ou qu’il s’y engendrera des vers.
D’habiles gens prétendent, que les vers qui s’engendrent dans
le bois, ne viennent point de la ſubſtance du bois même;
mais
que ce ſont des œufs, que les vers depoſent dans la terre, que la
ſéve introduit dans les pores, où, venant à éclore après un certain
tems, ils produiſent les vers que l’on y voit, quand il eſtſec:
le rap-
port qu’il y a de cette hypotheſe, avec ce que l’on obſerve tous
les jours, la rend aſſés plauſible;
car les bois, quiſont ſujets à être
vermoulus, commencent à ſe gâter par l’aubier, quand on y en a
laiſſé en les équarriſſant, &
plus l’aubier eſt conſiderable, & plus
les vers y croiſſent en abondance:
& comme les bois, qui ont
beaucoup d’aubier, viennent ordinairement dans des lieux humi-
des, où les vers ſont en plus grand nombre que dans le terrain
ſec, il n’eſt donc pas ſurprenant qu’ils ſoient plus ſujets à cet in-
convenient que les autres.

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