55346LA SCIENCE DES INGENIEURS, en autant de points differens LL &
c.
au-deſſus &
au-deſſous du point
C; ſur chacune de ces lignes au de-là de l’Axe, il faut faire LK égal
à GI, c’eſt-à-dire au demi-diamêtre CE, & alors on aura tous les
points K, par leſquels doit paſſer la courbe qui fera le renfle-
ment & la diminution de la Colomne.
C; ſur chacune de ces lignes au de-là de l’Axe, il faut faire LK égal
à GI, c’eſt-à-dire au demi-diamêtre CE, & alors on aura tous les
points K, par leſquels doit paſſer la courbe qui fera le renfle-
ment & la diminution de la Colomne.
Ce que l’on vient d’enſeigner, au ſujet de la diminution &
du ren-
flement des Colomnes, ſert pour tracer l’épure, c’eſt-à-dire le pa-
tron, à l’aide duquel on pourra creuſer dans une planche la cour-
bure dont il s’agit, afin qu’appliquant enſuite cette concavité ſur le
vif de la Colomne, on puiſſe, en la faiſant tourner à l’entour de
l’Axe, diminuer le Fuſt, & lui donner une figure qui s’accorde par-
faitement avec ce que l’on aura tracé en premier lieu.
flement des Colomnes, ſert pour tracer l’épure, c’eſt-à-dire le pa-
tron, à l’aide duquel on pourra creuſer dans une planche la cour-
bure dont il s’agit, afin qu’appliquant enſuite cette concavité ſur le
vif de la Colomne, on puiſſe, en la faiſant tourner à l’entour de
l’Axe, diminuer le Fuſt, & lui donner une figure qui s’accorde par-
faitement avec ce que l’on aura tracé en premier lieu.
La difficulté d’avoir des pierres d’une aſſés belle grandeur, pour
faire des Colonnes toutes d’une piéce, n’embarraſſoit guére les An-
ciens; lorſqu’ils étoient contraints de les faire de pluſieurs morceaux,
ils les poſoient avec tant de précaution les uns ſur les autres, que
les joints ne paroiſſoient point: pour cela, ils laiſſoient le parement
brut, comme je l’ai dit ailleurs, mais ils étoient très attentifs à tail-
ler les pierres juſtes ſur leurs lits, afin qu’elles ſe rencontraſſent
parfaitement; ſe gardant bien de ſe ſervir de Cales pour les dreſ-
ſer & les ficher comme nous faiſons aujourd’hui; & lors qu’elles
étoient toutes poſées, ils les poliſſoient & donnoient à leur face la
figure qu’elles devoient former, pouſſant les moulures les plus dé-
licates ſur le Tas, parce qu’autrement elles n’auroient pû ſe ren-
contrer juſtes, ſi elles avoient été taillées chacune à part.
faire des Colonnes toutes d’une piéce, n’embarraſſoit guére les An-
ciens; lorſqu’ils étoient contraints de les faire de pluſieurs morceaux,
ils les poſoient avec tant de précaution les uns ſur les autres, que
les joints ne paroiſſoient point: pour cela, ils laiſſoient le parement
brut, comme je l’ai dit ailleurs, mais ils étoient très attentifs à tail-
ler les pierres juſtes ſur leurs lits, afin qu’elles ſe rencontraſſent
parfaitement; ſe gardant bien de ſe ſervir de Cales pour les dreſ-
ſer & les ficher comme nous faiſons aujourd’hui; & lors qu’elles
étoient toutes poſées, ils les poliſſoient & donnoient à leur face la
figure qu’elles devoient former, pouſſant les moulures les plus dé-
licates ſur le Tas, parce qu’autrement elles n’auroient pû ſe ren-
contrer juſtes, ſi elles avoient été taillées chacune à part.
Il y a aparence que les Anciens n’ont jamais employé d’autres
Colomnes que la Circulaire, puiſque toutes celles qui nous reſtent
ont cette figure; & je croi qu’il n’y a que le mauvais goût de quel-
ques Architectes modernes, qui en ait pû imaginer d’Ovales, de
Triangulaires, & à Pans. Un défaut inſuportable des Colomnes
Ovales, c’eſt que, ſi elles font face par le côté du plus grand diamê-
tre, & qu’on veuille ſe ſervir de ce diamêtre comme de modules,
elles deviennent d’une hauteur extravagante lorſqu’on les regarde
du côté le plus étroit, parceque le petit diamêtre n’a plus de pro-
portion avec la hauteur de la Colomne le contraire arrive, ſi l’on
veut prendre le petit diamêtre: pour module, car quand on vient
à les regarder du côté du grand, elles ſont trop baſſes & trop écra-
ſées. Je ne dis rien des Colomnes Triangulaires, étant ſi défectueu-
ſes, qu’elles ne meritent pas qu’on s’y arrête: à l’égard de celles qui
ſont à Pans, je les trouve plus ſuportables; mais, après tout, quelle ne-
ceſſité de vouloir donner aux Colomnes des figures extraordinaires?
Colomnes que la Circulaire, puiſque toutes celles qui nous reſtent
ont cette figure; & je croi qu’il n’y a que le mauvais goût de quel-
ques Architectes modernes, qui en ait pû imaginer d’Ovales, de
Triangulaires, & à Pans. Un défaut inſuportable des Colomnes
Ovales, c’eſt que, ſi elles font face par le côté du plus grand diamê-
tre, & qu’on veuille ſe ſervir de ce diamêtre comme de modules,
elles deviennent d’une hauteur extravagante lorſqu’on les regarde
du côté le plus étroit, parceque le petit diamêtre n’a plus de pro-
portion avec la hauteur de la Colomne le contraire arrive, ſi l’on
veut prendre le petit diamêtre: pour module, car quand on vient
à les regarder du côté du grand, elles ſont trop baſſes & trop écra-
ſées. Je ne dis rien des Colomnes Triangulaires, étant ſi défectueu-
ſes, qu’elles ne meritent pas qu’on s’y arrête: à l’égard de celles qui
ſont à Pans, je les trouve plus ſuportables; mais, après tout, quelle ne-
ceſſité de vouloir donner aux Colomnes des figures extraordinaires?