Bélidor, Bernard Forest de, Nouveau cours de mathématique à l' usage de l' artillerie et du génie : où l' on applique les parties les plus utiles de cette science à la théorie & à la pratique des différens sujets qui peuvent avoir rapport à la guerre

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760644NOUVEAU COURS qui eſt un peu plus bas, tant que toute l’eau de celui d’en
haut ſoit entrée dans celui d’en bas;
ils répondoient que la
nature avoit de l’horreur pour le vuide, ou bien que la nature
abhorroit le vuide, comme ſi elle étoit capable de paſſion,
pour avoir de l’horreur pour quelque choſe:
car à leur ſens ils
parloient comme ſi la nature faiſoit de grands efforts pour éviter
le vuide, quoiqu’on voie parfaitement qu’elle ne fait aucune
choſe pour l’éviter, ni pour le rechercher, &
que le vuide ou
le plein lui ſont fort indifférens.
Il eſt bien vrai que l’eau monte dans une pompe, quand il
n’y a point de jour par où l’air puiſſe entrer, &
qu’ainſi il y
auroit du vuide, ſi l’eau ne ſuivoit pas le piſton, &
même qu’elle
n’y monte pas, quand il y a des fentes par où l’air peut entrer
pour la remplir.
De même ſi l’on fait une petite ouverture au
haut d’un ſiphon, par où l’air puiſſe s’introduire, l’eau de cha-
que branche tombe dans ſon vaiſſeau, &
le tout demeure en
repos:
d’où l’on a conclu que la nature avoit de l’horreur pour
le vuide, puiſqu’auſſitôt qu’il n’y avoit point d’air dans un
tuyau, l’eau montoit d’elle-même, &
que l’air ſurvenant, l’eau
ſe remettroit dans ſon premier état;
ce qui a fait croire qu’elle
n’y montoit que pour empêcher le vuide.
Mais ſi l’on fait voir que ces effets (de même que pluſieurs
autres que nous expliquerons dans la ſuite) ne ſont cauſés
que par la peſanteur de l’air, on n’aura plus lieu de douter
que la nature n’a point d’horreur pour le vuide, qu’elle ſuit les
loix de la méchanique, auſſi-bien par rapport à l’air, que par
rapport aux liqueurs de différentes peſanteurs, &
que ce qu’on
peut dire de l’air n’eſt qu’une ſuite des principes que l’on a dé-
montrés dans le Traité précédent.
Pour être convaincu de la peſanteur de l’air par une expé-
rience dont il eſt aiſé de ſe convaincre, prenez un tuyau de
verre de 20 ou 24 pouces, bien bouché par une de ſes extrê-
mités, après qu’on l’aura rempli de mercure;
bouchez enſuite
le bout qui eſt ouvert avec le doigt, &
ſoutenez le tuyau per-
pendiculairement, enſorte que le bout ouvert ſoit en bas:
ſi
vous plongez dans un vaſe où il y aura du mercure le bout
que vous aurez bouché avec le doigt, &
qu’après cela vous
laiſſiez la liberté au mercure de deſcendre, vous verrez que
bien loin qu’il retombe dans le vaſe pour ſe mêler avec l’autre,
il demeurera ſuſpendu de lui-même.
La raiſon de cet effet

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