Bélidor, Bernard Forest de, Nouveau cours de mathématique à l' usage de l' artillerie et du génie : où l' on applique les parties les plus utiles de cette science à la théorie & à la pratique des différens sujets qui peuvent avoir rapport à la guerre

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769653DE MATHÉMATIQUE. Liv. XVI.
extérieur, celui de dedans n’a pas plus de liberté de prendre
ſon étendue naturelle que celui de dehors, puiſqu’ils ſont éga-
lement chargés du poids de l’atmoſphere;
mais quand la veſſie
ſe trouve au haut de la montagne, l’air qui eſt à cette hauteur
n’étant point ſi chargé que celui d’en bas, ne preſſe pas tant
les corps qu’il environne;
ce qui fait que celui qui eſt dans la
veſſie ne trouvant pas une ſi grande réſiſtance pour s’étendre
qu’auparavant, ſe dilate &
occupe un bien plus grand eſpace
que celui où il étoit renfermé dans le lieu d’où on l’a ſorti.
Il arrive tout le contraire, ſi on remplit, autant qu’il eſt
poſſible, une veſſie au ſommet d’une haute montagne:
car ſi
l’on deſcend pour venir dans un lieu beaucoup plus bas, l’on
voit que la veſſie de bien tendue qu’elle étoit auparavant, de-
vient flaſque &
molle à meſure que l’on deſcend, tant qu’il
ne paroît preſque pas qu’elle ait été enflée;
ce qui ne peut man-
quer d’arriver par les raiſons que nous venons de dire:
car
l’air qui eſt dans la veſſie ſe trouvant comprimé de tous côtés
par celui qui l’environne, qui eſt beaucoup plus peſant que
ſur la montagne, il eſt forcé de ſe ramaſſer, c’eſt-à-dire de
ſe condenſer pour occuper un plus petit eſpace que celui qu’il
tenoit dans l’endroit d’où on l’a tiré.
C’eſt ſans doute à la dilatation & à la condenſation que l’air
prend, quand il eſt porté dans un lieu plus élevé ou plus bas
que celui d’où il eſt ſorti, qu’on doit attribuer l’incommo-
dité que reſſentent ceux que le beſoin conduit ſur des hautes
montagnes:
car comme ils ont dans les poulmons & dans le
ſang un air plus condenſé que celui de l’endroit où ils ſe trou-
vent, les chairs n’étant plus preſſées ſi fortement par l’air que
de coutume, laiſſent à celui qui eſt dans le corps la liberté de
ſe dilater;
ce qui ne peut ſe faire ſans déranger le tempéra-
ment de ceux à qui cela arrive.
L’on pourra expliquer par un
raiſonnement tout contraire à celui-ci la peine que reſſentent
ceux qui d’un lieu haut viennent habiter un lieu bas.
La raréfraction de l’air eſt très-conſidérable par les conſé-
quences que l’on a tirées de pluſieurs expériences;
& M.
Mariotte, qui en a fait plus que perſonne, fait voir qu’un cer-
tain volume d’air, que nous reſpirons, peut ſe raréfier de 4000
fois pour être dans ſon étendue naturelle, c’eſt-à-dire que s’il
étoit poſſible de porter un pied cube d’air de deſſus la ſurface
de la terre au haut de l’atmoſphere, il occuperoit un

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