Voltaire, Elémens de la philosophie de Neuton : mis à la portée de tout le monde

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9676DE LA PHILOSOPHIE
Nous n’avons donc aucun moyen im-
médiat, pour appercevoir tout d’un coup la
diſtance, comme nous en avons, pour ſen-
tir par l’attouchement, ſi un corps eſt dur
ou mou;
par le goût, s’il eſt doux ou amer;
par l’ouïe, ſi de deux ſons l’un eſt grave
&
l’autre aigu. Il faut donc que l’idée de
la diſtance nous vienne par le moyen d’une
autre idée intermédiaire:
mais il faut au
moins que j’apperçoive cette intermédiaire;

car une idée que je n’aurai point, ne ſer-
vira certainement pas à m’en faire avoir
une autre.
Je dis qu’une telle maiſon eſt à
un mille d’une telle riviére;
mais ſi je ne
ſai pas où eſt cette riviére, je ne fai cer-
tainement pas où eſt cette maiſon.
Un corps
cède aiſément à l’impreſſion de ma main;
je
conclus immédiatement ſa molleſſe.
Un au-
tre réſiſte, je fens immédiatement ſa dure-
té;
il faudroit donc que je ſentiſſe les angles
formés dans mon œil, pour en conclure im-
médiatement les diſtances des objets.
Mais
perſonne ne s’aviſe de ſonger à ces angles
quand il regarde un objet.
La plûpart des
hommes ne ſavent pas même ſi ces angles
exiſtent:
donc il eſt évident que ces

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