Bion, Nicolas - Traité de la construction et principaux usages des instruments de mathématique

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10187DE DIFFERENS INSTRUMENS. Liv III. Ch. II. il eſt fait; ſa conſtruction ne differe en rien de celle des autres com-
pas, ſi ce n'eſt qu'il eſt rond, & qu'ily a une vis au-deſſous de ſa
tête, pour le monter dans le Porte craïon. Ladite vis ſe fait par le
moyen d'une filiere double, puis on la repaſſe enſuite dans une fi-
liere ſimple, afin de ne pas forcer les charnieres des compas en les
taraudant, car c'eſt à quoion doit bien prendre garde.

On trace ordinairement ſur les pans de ce Porte craïon les lignes
qui ſe mettent ſur le compas de proportion. On les prend ſur une
regle d'égale longueur, que l'on a diviſée ſuivant les methodes ex-
pliquées pour le compas de proportion, & que l'on tranſporte ſur
chacun des pans. L'uſage en eſt à peu près le même, ſinon qu'il ſe
faut toûjours ſervir de la même grandeur; car ſi, par exemple, ils'a-
git de tracer un angle de 40 degrez ſur une ligne donnée, on prend
avec le compas commun l'étenduë depuis le premier point de divi-
ſion de la ligne des cordes juſqu'au point marqué 60; de cette ou-
verture on fait un arc ſur la ligne donnée; & enſuite on prend avec
le même compas la diſtance du premier point de diviſion juſqu'au
point 40, laquelle on tranſporte ſur l'arc tracé, & de ſon centre on
tire une ligne qui fera avec la donnée un angle de 40 degrez, &
ainſi des autres lignes.

On ſait auſſi de ces ſortes de porte craïon à compas qui ſont
ronds, & ſur leſquels on marque les pouces, dont on diviſe un en
douze lignes.

Conſtruction du porte-craïon a couliſſe.

CE Porte-craïon eſt rond en dedans & tourné en dehors; on les
11Fig. C. fait auſſi quelquefois à pans, & on y marque les pouces & li-
gnes par des traits fins qui ſe font par le moyen du tour. On prend
une lame de laiton ou d'autre matiere de la longueur & largeur qu'-
on veut faire le porte-craïon, puis on la contourne autour d'un ar-
bre ou verge de fil d'acier bien rond, bien droit & égal de groſ-
ſeur par tout. On ſoude enſuite la jointure de ladite lame, qu'on
nomme la charniere ou corps du porte-craïon, qu'il faut tirer & fai-
re paſſer dans une filiere à trou rond par le moyen d'un banc; on tire
ladite charniere juſqu'à ce qu'elle preſſe l'arbre d'acier partout é-
galement, afin que le dedans foit bien rond & égal, puis après l'a-
voir tourné comme la figure le montre on le fend juſqu'à environ
demi-pouce des bouts, & on le perce aux extremitez de la ſente &
au milieu, d'un petit trou rond, pour y recevoir le bouton. La figu-
re D eſt le dedans du porte-craïon; aux deux extremitez on y place

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