Voltaire, Elémens de la philosophie de Neuton : mis à la portée de tout le monde

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10686DE LA PHILOSOPHIE mes, que toutes nos ames, à un certain â-
11La vûe
ne
peut
faire

connai-
tre
l’é-
tendue
.
ge, portent des diſtances, des grandeurs,
des
ſituations, nous font penſer, qu’il n’y
a
qu’à ouvrir les yeux, pour voir de la ma-
niere
dont nous voyons.
On ſe trompe;
il y faut le ſecours des autres ſens. Si les
hommes
n’avoient que le ſens de la vûe, ils
n’auroient
aucun moyen pour connaitre l’é-
tendue
, en longueur, largeur, &
profondeur;
&
un pur Eſprit ne pourroit jamais la con-
naitre
, à moins que Dieu ne la lui revelât.

Il
eſt très-difficile de ſéparer dans notre en-
tendement
l’extenſion d’un objet d’avec les
couleurs
de cet objet.
Nous ne voyons
jamais
rien que d’étendu, &
de-là nous
ſommes
tout portez à croire, que nous
voyons
en effet l’étendue.
Nous ne pou-
vons
guère diſtinguer dans notre ame ce
jaune
que nous voyons dans un Louïs d’or,
d’avec
ce Louïs d’or dont nous voyons le jau-
ne
.
C’eſt comme, lorſque nous entendons
prononcer
ce mot Louïs d’or, nous ne pou-
vons
nous empêcher d’attacher, malgré
nous
, l’idée de cette monnoye au ſon que
nous
entendons prononcer.
Si tous les hommes parloient la

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