Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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11156Second Traicté ſingulierement, quand, comme il aduient en grandes places, les baſtions eſtans bien eſloi-
gnez
les vns des autres, monſtre le pan de la courtine bien ouuert.
Gen. Pourquoy pluſtoſt aux courtines qu’aux baſtins?
Cap. Tout beau tres-illuſtre Seigneur, car il n’y a encor rien de perdu. Etque ſe-
roit-ce
, ſi apres auoir auec grand labeur &
couſt battu le baſtion, & voulant forcer la breſ-
che
, on trouuoit l’ennemy retranché dedans, de ſorte qu’auec perte de temps, ſans le re-
ſte
, il faudroit recommencer &
faire nouuelle batterie? Ioint que le lieu meſme eſtant re-
cogneu
, enſeigne la maniere de l’attaquer de l’vne &
de l’autre part.
Gen. Vous eſtes-vous bien trouué en ſemblables lieux?
Cap. Ouy Monſeigneur, Les villes de Graue & de Tramont, ont eſté battuës aux
baſtions
.
En France ie fus auſsi à la priſe de la ville de Corte, qui premierement fut battuë
en
la pointe d’vn baſtion, prés la jointe de la courtine ( il y auoit vne grande &
forte
tour
) mais en vain, de ſorte qu’eſtans contraints de ceſſer de ce coſté, &
faire nouuelle
batterie
à la courtine vers la campagne ( il y auoit auſsi bien vn fort bouleuard a la def-
fenſe
, duquel les noſtres furent endommagez ) mais emportans la ville, &
la gaignans par
.
Ainſi en print-il auſsi à la ville de Cambray, qui fut battuë & gaignée aux courtines, no-
nobſtant
ſes bons &
forts baſtions, eſquels ie vous aſſeure, qu’elle n’euſt pas eſté ſi toſt for-
cée
.
Il ſe peut auſsi preſenter telle commodité, voire neceſsité, qu’il faudroit battre le lieu
en
tous deux endroits, ou d’vne maniere occulte &
cachée.
Gen. Cecy vous le dites de grandes villes. Mais ſi on auoit affaire à vn cha-
ſtea
u, ou autre fort plus eſtroit, par vous ſemble-il qu’on l’attaqueroit auec plus grand
auantage
?
Cap. Quand aux forts ou chaſteaux, quelconques ils ſoient, ils vaut touſiours
mieux
de les battre aux caualliers &
baſtions, qu’és courtines. Car leſdits baſtions eſtans
plus
ſerrez, &
ſe flanquans auec grande force, font la couuerture de la courtine beaucoup
meilleure
;
de ſorte qu’on ne les peut facilement forcer, ſi leſdites deffenſes ne leur ſont
oſtées
.
Gen. Or ſus: La ville donc deuant eſtre battuë en courtine, combien de pieces y
faudroit-il
auoir?
& comment les faudroit-il departir & loger, pour faire bonne batterie?
Cap. Pour cet effet il y faudroit 18. pieces, à ſçauoir 8. canons, 6. demys, & 4.
quarts.
Gen. Comment, y faudroit-il auoir plus de canons que des demys?
Gen. Mais de quelle diſtance faut-il faire la batterie, du lieu qu’on veut battre?
Cap. Il s’y faut approcher tant qu’on peut. Quelques-vns la prennent à 200. pas,
des
autres à 300.
des autres ( de l’opinion deſquels ie ſuis auſsi ) veulent, que s’il eſt poſsi-
ble
on s’auance ſous bonnes couuertures, iuſques au bord du foſſé:
non ſeulement pour
battre
de prés &
auec plus grand force, mais auſsi pour pour empeſcher les ſaillies des aſsie-
gez
, deſcouurir leur Artillerie auſsi toſt qu’elle ſe monſtre, &
les tellement effrayer, qu’ils
ne
s’oſent remuër meſme en leurs repaires.

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