Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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11358Second Traicté
DIALOGVE XI.
Comment it faut deffendre vne ville aßiegée, & quelle prouiſion
y est requiſe des munitions pour ſa
deffenſe.
GEn. Puis que nous auons le temps à ſouhait, ie vous prie de me dire quant à ce
qui deſpend du General de l’Artillerie, quelle prouiſion il faudroit faire pour
deffendre vne ville aſſiegée d’vnlong ſiege, ſans attente d’aide ou ſecours aucun
de dehors.
Cap. Telle ville deuroit eſtre pourueuë non ſeulement de toutes ſortes de mu-
nitions, mais auſſi de viures ſuffiſans, ſans leſquels toutes les munitions ne proſiteroient
de rien.
Apres il faudroit ſçauoir quelles ou combien de places il y auroit à munir d’Artillerie.
Et puis faire prouiſion & de l’vn & de l’autre pour le temps de ſix mois entiers, qui eſt le
plus long temps de leur preſſe &
danger, s’ils n’attendent quelque ſecours de dehors.
Es victuailles il faudroit auoir eſgard au nombre tant des hommes que des beſtes qu’on
y voudroit nourrir.
Es munitions, quant à ce qui eſt de l’Artillerie, aux lieux qui en doi-
uent eſtre garnis.
Dequoy nous ferons le compte à peu prés, non pas preciſément de tout
ce qui y pourroit eſtre rèquis, chacun iour monſtrant nouuelle neceſſité, &
comme par
dehors l’ennemy ſongetouſiours à nouuelles offences:
ainſi y faut-il auſſi par dedans auec
grande prudence veiller à nouuelles deffences.
Nous dirons doncques de ce ſeulement,
qui y pourroit eſtre le plus neceſſaire.
Premierement il y faudroit auoir pour le moins 60. pieces d’Artillerie, à ſçauoir 12. ca-
nons tirans 40.
lb. de fer, pour oſter les deffences & tranchées à l’ennemy, ou, pour en vne
contrebatterie demonter l’Artillerie d’iceluy.
18. Demy-canons, tirans 24. lb. de boullet de fer, pour la meſme fin: & ( ces pieces
eſtant plus legeres &
maniables ) par viſteſſe, qui eſt le poinct principal en cet affaire, luy
gaigner la main:
joint qu’auec gueres moindre effet on s’en ſert auec beau coup moins de
munitions.
Poinct auſſi aux aſsiegez de grande conſideration.
10. Quarts de canon, tirans 10. lb. de bouller de fer, pour oſter à l’ennemy par le con-
tinuel jeu d’iceux tout moyen de trauailler, offencer ſes ſentinelles &
guets entrans &
ſortans par les tran chées, &
finalement luy empeſcher les approches trop hardies du bord
du foſſé par ſes trauerſes.
Car eſtant pieces legeres & fort maniables, elles peuuent eſtre
bien facilement tranſportées de lieu à autre:
voire meſme iuſques hors des portes pour
raſer tout aupres de la terre des tren chées de l’ennemy.
Finalement 20. petites pieces de campagne, tirans 5. lb. de fer, ou 7 {1/2} lb. de plomb,
pieces auſsi fort neceſſaires &
maniables, pour s’en ſeruir non ſeulement és rempars &
murailles, mais auſsi és entrées de la breſche que l’ennemy y auroit faite.
Sans leſdites pieces, il y faudroit encore pour le moins trois grands mortiers, tant pour
ietter toutes ſortes de feux artificiels contre l’ennemy, que pour eſclairer de nuict la cam-
pagne, &
recognoiſtre les ouurages d’iceluy pour y obuier de bonne heure, comme la ne-
ceſsité demande.
Dauantage, y faut-il auoir 400. mouſquetons de bronze, tirans 4. ou 6. onces de fer, ou
6.
ou 9. onces de piomb, auec autant de poudre fine. Où il faut que le canonnier s’entende
treſbien, pour pouuoir diſcerner la commune de la fine, de peur que commettant

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