122102DE LA PHILOSOPHIE
maſſe détermine vers lui, celui qui en a
moins. Ainſi il arrive à ce rayon de lu-
miere la même choſe qu’à tout corps, qui
a un mouvement compoſé de deux direc-
tions différentes; il n’obéït à aucune, &
tient un chemin qui participe des deux.
Ainſi ce rayon netombe pas tout-à-fait per-
pendiculairement, & ne ſuit pas ſa pre-
miere ligne droite oblique, en traverſant
cette eau, ou ce verre; mais il ſuit une ligne
qui participe des deux côtés, & qui deſ-
cend d’autant plus vîte, que l’attraction de
cette eau, ou de ce criſtal, eſt plus forte.
Donc loin que l’eau rompe les rayons de
lumiere, en leur réſiſtant, comme on le
croioit, elle les rompt en effet, parce
qu’elle ne réſiſte pas, & , au contraire, par-
ce qu’elle les attire. Il faut donc dire que
les rayons ſe briſent vers la perpendiculai-
re, non pas quand ils paſſent d’un milieu
plus facile dans un milieu plus réſiſtant,
mais quand ils paſſent d’un milieu moins atti-
ant dans un milieu plus attirant. Obſervez
qu’il ne faut jamais entendre par ce mot
attirant, que le point vers lequel ſe dirige
une force reconnue, une proprieté incon-
teſtable de la matiere.
moins. Ainſi il arrive à ce rayon de lu-
miere la même choſe qu’à tout corps, qui
a un mouvement compoſé de deux direc-
tions différentes; il n’obéït à aucune, &
tient un chemin qui participe des deux.
Ainſi ce rayon netombe pas tout-à-fait per-
pendiculairement, & ne ſuit pas ſa pre-
miere ligne droite oblique, en traverſant
cette eau, ou ce verre; mais il ſuit une ligne
qui participe des deux côtés, & qui deſ-
cend d’autant plus vîte, que l’attraction de
cette eau, ou de ce criſtal, eſt plus forte.
Donc loin que l’eau rompe les rayons de
lumiere, en leur réſiſtant, comme on le
croioit, elle les rompt en effet, parce
qu’elle ne réſiſte pas, & , au contraire, par-
ce qu’elle les attire. Il faut donc dire que
les rayons ſe briſent vers la perpendiculai-
re, non pas quand ils paſſent d’un milieu
plus facile dans un milieu plus réſiſtant,
mais quand ils paſſent d’un milieu moins atti-
ant dans un milieu plus attirant. Obſervez
qu’il ne faut jamais entendre par ce mot
attirant, que le point vers lequel ſe dirige
une force reconnue, une proprieté incon-
teſtable de la matiere.