Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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13467De l’Artillerie.
Gen. Comment il y a encor quelque danger, outre celuy que vous venez de mon-
ſtrer?
auquel toutes fois donnant aſſez de planche on peut remedier facilement?
Cap. Ouy certes: Car l’ennemy ſçachant qu’il y euſt telle fabrique, taſcheroit à tou-
te force ruinant la muraille de ſçauoir les teſtes de ces arbres, quoy fait, il pourroit facile-
ment renuerſer tout le baſtiment.
Gen. Certes il eſt vray: & alors les meilleures & plus fortes eſpaules ne ſeruiroient
de rien.
Mais ſi les murailles eſtoient aſſez fortes ayant leur terrepleins, ſuffiſans pour ſou-
ſtenir l’effet du deſſein de l’ennemy.
Cap. Alors il n’y auroit point de danger, & non plus que ſi les pieces eſtoient logées
ſur vn terreplein entier.
Comme en ces pays nous l’auons experimenté quelquefois,
quand il a eſté de beſoin de ſe fortiſier és diques:
dont auſſi pour meilleure inſtruction i’en
ay monſtré la façon en la ſigure 12.
β.
DIALOGVE XV.
Comment au defaut de tous moyens on doit faire vne
batterie de ſacs de laine.
GEn. Nous auons iuſques à preſent diſcouru de toutes ſortes de batteries, faites
de terre &
de fagots. Mais que ſeroit-ce, quand on ſe trouueroit en tel endroit, au-
quel on ſeroit deſtitué de tous ces moyens:
ne ſe pourroit-on contenter de ſacs de
laine en ayant fait quelque prouiſion?
Cap. C’eſt le meilleur qu’en terre, on ne peut auoir faute de terre.
Gen. Ce que ie dis de faute de terre, ſe doit entendre ainſi, qu’on ſe pourroit bien
trouuer en lieu ſablonneux ou pierreux, de ſorte qu’on n’en pourroit tenir autant enſem-
ble qu’il en faudroit, pour en faire les deffences neceſſaires.
Cap. Certes l’armée contrainte de ſe fortifier en telle place, ſeroit en grand danger,
&
l’ennemy tirant contre ces cailloux, en feroit eſleuer les bricolles pour endommager
toutle camp.
Toutesfois ne pouuant mieux, il y auroit quelque ſecours eſdits ſacs de laine,
pour en faire eſpaules &
ambraſeures, comme on voit la trace en cette figure. Et n’eſt cet-
te inuention moderne, ains vſitée dés long-temps, de pluſieurs &
diuerſes nations. Or il
faut que ces ſacs ayent 17.
pieds de longueur, & 7. d’eſpoiſſeur, & pour reſiſter au canon
il en faudroit mettre trois en largeur, qui feront l’eſpaule de 21.
pied d’eſpoiſſeur. Apres
ceſdits trois ſacs, il faut laiſſer ouuerture de trois pieds pour les ambraſeures, pour le canon:

mais pour le demy il ſuffira de n’en laiſſer que deux &
demy. Et faut notter que deſdits trois
ſacs, les deux exterieurs doiuent eſtre quelque peu plus courts que celuy de dedans, pour
donner l’ouuerture ſuffiſante auſdites ambraſeures en dehors, que le ſouffle de la piece ne
les endommage.
Sur ladite ouuerture on mettra vn ou deux autres ſacs qui la trauerſent,
&
couurent en lieu de blindes: de ſorte que la couuerture tant des pieces que de ceux qui
les manient, ſeront de 14.
pieds.
Gen. Mais ie crandrois que le feu ne ſe print tant aux ſuperieurs qu’aux inferieurs,
comme c’eſt du naturel de la laine de s’en reſentir bien toſt.
Cap. Pour cecy il y a bon remede, y ayant touſiours quelques cuues pleines d’eau
meſlée auec quelque peu de terre, tant pour moüiller &
rafraiſchir, que pour empeſcher
quelque peu leſdits ſacs, que le feu ne s’y attache ſi facilement.
Gen. Comment les affermira-on doncques que la force des canonnades ennemies
ne les ruyne.
Cap. Premierement, auec paelles & hoyeaux on leur fera quelque peu de pied,

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