Tesoro De Las Tres Lengvas Española, Francesca, Y Italiana, 1637

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1502 je vo{us} vueil bien aduiſer, à fin que ſi queloun deſiroit conferer le Fran-
çois au Latin, qu’il me treuue auoir expoſé les ſentences, &
non ſuyuie
ſa diction de mot à mot.
D’auãtage il faut que ie vo{us} die que cedit Au-
teur auoit eſté ſi eſtrangement corrompu en diuers paſſages, que ſi Mon-
ſeigneur le reuerẽdißime Cardinal de Lenoncourt mon maiſtre, ne m’euſt
donné tout loiſir &
moyen de mettre la main à l’œuure, meſmes ſi je
ne me fuſſe preualu du labeur de Frere lean Ioconde l’Architecte, du
ſuſdit Meßire Leon Baptiſte Albert, de Monſieur Budé, de Monſieur
Philander ia nommé, de Meßire Sebaſtien Serlio, de maiſtre Ieã Gou-
jon, &
d’autres excellents perſonnages dignes de l’immortalité, jamais
je ne fuſſe venu au bout de mon entrepriſe.
Si eſt-ce (à dire vray) qu’ils
ne m’y ont en tout &
par tout aßiſté, ains a ſouuentesfois cõuenu que ie
me ſoye faict la voye par le moyen de la raiſon, ioincte à l’vſage du cõ-
p{as}, &
practique de pourtraicture, dont j’ay preſenté les choſes aux ou-
uriers, telles que je les cõceuoye en fantaſie, à fin d’en auoir leur jugemẽt
auec la proprieté des termes de leurs arts correſpondans aux antiquës:
en quoy du premier coup, ny ſans grãds frais ils ne m’ont ſatisfaict. Mais
ſi ie n’euſſe vſé de telle induſtrie, ie perdoye &
mon temps & ma peine,
à raiſon dequoy, pour ne me monſtrer ingrat en leur endroit, ie leur ay
faict vne declaration des noms propres &
termes difficiles contenus en
ceſt Auteur, laquelle a eſté miſe au dernier du liure.
Ce nonobſtant, enco-
res ne me vueil-je attribuer d’auoir ſi parfaictement poli mon ouurage,
qu’il n’y puiſſe eſtre demeuré aucunes taches de rouilleure, leſquelles, peut
eſtre, fuſſent außi bien eſchappees à d’autres pl{us} experts que moy, qui
eſpere en la grace du createur, faire enſorte que les pl{us} curieux ſe de-
uront contenter de ma diligence, leſquels ie ſuppli, comme pareillement
ie fays to{us} autres ſtudieux, qui peuuent iuger par eux meſmes combien
est malaiſee l’explication d’vn tel auteur, qu’ils veuillent prendre en
bonne part ce que i’en ay faict, &
que ſi d’auenture aucun calomniateur
en meſdiſoit en leur preſence, ils taſchent par douces &
honneſtes remõ-
strances de le renger à telle raiſon qu’il en apprenne à deuenir pl{us} ſage
&
pl{us} modeste: Cefaiſant la fin de to{us} mes estudes ſera touſiours de-
diee au proffit de la choſe publique de ce Royaume, que Dieu maintienne
en ſa treſſainctegarde, &
luy donne en ier accroiſſement de parfaicte
proſperité.

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