Tesoro De Las Tres Lengvas Española, Francesca, Y Italiana, 1637

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154432SECOND LIVRE entr’entendre. & de eſt venuë la façon de parler.
Or eſtant par le moyen du feu nees & venues en eſtre, la frequẽ-
tation
, l’aſſemblee, &
l’vſance de viure en cõpagnie, pluſieurs s’a-
maſſerent
en vn lieu:
& ayãs eu par prerogatiue de Nature pardeſ-
ſus
tous autres animaux, qu’ils ne chemineroyent courbés, mais
droits
, le viſage leué, à fin de contempler la magnificẽce du Ciel,
&
par eſpecial des corps celeſtes: meſmes leur eſtant facile de fai-
re
toutes choſes par le moyẽ de leurs mains &
joinctures: aucuns
de
celle troupe ſe mirent à faire des logettes de ramee:
les autres
à
fouïr des Cauernes aux pieds des montaignes:
pluſieurs imitãs
la
façon des nids des Arondelles, firent leurs baſtimẽts de fange
&
de branchettes paſſees l’vne par dedãs l’autre, quaſi en manie-
re
de clayes, &
ſe logerent en ce poinct.
Puis les vns obſeruant la maniere des autres, l’exercitation des
penſees
adjouſta maintesfois à leurs propres inuentions des nou-
uelletés
exquiſes:
tellement qu’ils alloyent de jour en jour faiſant
meilleures
ſorres de Cabanes.
Or pour eſtre ces hõmes de nature
docile
, &
propre à contrefaire les choſes naturelles, ils ſe glori-
fioyent
tous les jours en leurs inuẽtiõs, mõſtrãt les vns aux autres
les
effects de leurs edifices.
Ainſi par exerciter d’heure en heure
leurs
fantaſies en telles contentions proffitables, ils deuindrẽt de
plus
en plus de meilleure apprehenſion.
Tout premierement au-
cuns
plãtans &
dreſſans debout des fourches en terre, les entre-
laſſans
de branches, &
les maçonnans de fange, firẽt leurs cloſtu-
res
&
parois. D’autres faiſãs ſeicher des mottes de terre, edifierẽt
les
murailles, les lians auec du merrien trauerſé l’vn dans l’autre:
puis pour euiter les chaleurs, pluyes, & telles injures du Ciel, les
couurirent
de feuillars &
roſeaux. Toutesfois parapres voyãt que
ces
couuertures n eſtoyent ſuffiſantes pour reſiſter aux violents
orages
del yuer, ils ſe prindrent a faire des pignons, les enduiſant
de
fange deſtrempee:
& firent decliner leurs toicts en pente, à fin
que
les eaux ſe peuſſent eſcouler.
Par les choſes cy deuant eſcrites nous pouuõs facilement cõje-
cturer
, que les origines des baſtiments ont eſté inſtitués en ceſte
ſorte
.
Et qu’il ſoit vray, nous voyons encores auiourd’ huy que les
nations
eſtranges font des edifices à ceſte mode, comme enGau-
le
, Eſpagne, Portugal, &
Aquitaine, les maiſons ſe couurent de
douues
faictes de Cheſne, que lon nomme Bardeau ou Eſſende:
ou bien de faiſſeaux de chaume. Auſſi en la nation de Colchos,

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