155846SECOND LIVRE
de bloccage:
en ſorte qu’ils font des oeuures dont on né peut
voir la fin: & baſtiſſent en deux manieres: l’vne qu’ils appellent
Iſodomon, & l’autre Pſeud’iſodomon. L’iſodomon eſt quand les
couches de maçonnerie ſont faictes d’vne meſme eſpaiſſeur: &
le Pſeud’iſodomon, quand leurs ordres ou rangees ſont inegales
& differentes.
voir la fin: & baſtiſſent en deux manieres: l’vne qu’ils appellent
Iſodomon, & l’autre Pſeud’iſodomon. L’iſodomon eſt quand les
couches de maçonnerie ſont faictes d’vne meſme eſpaiſſeur: &
le Pſeud’iſodomon, quand leurs ordres ou rangees ſont inegales
& differentes.
Ces deux façons de baſtiment ſont auſſi fortes l’une comme
l’autre, ſpecialemẽt pource que les moellõs ſont eſpais, & de pro-
prieté ſolide: parquoy ne peuuent ſuccer la liqueur du mortier,
mais la conſeruent en ſon humidité juſques à perperuelle vieil-
leſſe. Dauãtage leurs couches eſtãs faictes vnies, egales ou appla-
nies au nyueau, ne permettent que la matiere s’enfonſe, ains quãd
l’eſpaiſſeur des murailles eſt bien liee & enclauee, cela les tiẽt, &
fait durer à jamais. Toutesfois il eſt encores vne autre ſorte de
baſtir, que leſdicts Grecs appellẽt Emplecton, c’eſt à dire liee, de
laquelle leurs païſans ſe ſeruent. De celle là, le front ou ſuperficie
s’eſquarrit au marteau, & le reſte ſe met en oeuure tout en la ſor-
te qu’il vient de la nature, en le liãt de mortier & de pierres, ainſi
que l’effect ou occaſion ſe preſente.
l’autre, ſpecialemẽt pource que les moellõs ſont eſpais, & de pro-
prieté ſolide: parquoy ne peuuent ſuccer la liqueur du mortier,
mais la conſeruent en ſon humidité juſques à perperuelle vieil-
leſſe. Dauãtage leurs couches eſtãs faictes vnies, egales ou appla-
nies au nyueau, ne permettent que la matiere s’enfonſe, ains quãd
l’eſpaiſſeur des murailles eſt bien liee & enclauee, cela les tiẽt, &
fait durer à jamais. Toutesfois il eſt encores vne autre ſorte de
baſtir, que leſdicts Grecs appellẽt Emplecton, c’eſt à dire liee, de
laquelle leurs païſans ſe ſeruent. De celle là, le front ou ſuperficie
s’eſquarrit au marteau, & le reſte ſe met en oeuure tout en la ſor-
te qu’il vient de la nature, en le liãt de mortier & de pierres, ainſi
que l’effect ou occaſion ſe preſente.
Mais les noſtres, cherchans d’auoir plus toſt expedié, ne s’amu-
ſent à eſquarrir ces pierres par le dehors, ains ſeulemẽt les rãgent
à la reigle au plus pres du juſte: puis rempliſſent les entredeux de
bloccage, ſur quoy ils jettent du mortier: tellement qu’en ceſte
maniere de baſtir ſe font trois crouſtes, à ſauoir deux des ſuperfi-
cies du deuant, & du derriere, & la troiſieme du mylieu, laquelle
eſt farcie de bloccage, comme dit eſt.
ſent à eſquarrir ces pierres par le dehors, ains ſeulemẽt les rãgent
à la reigle au plus pres du juſte: puis rempliſſent les entredeux de
bloccage, ſur quoy ils jettent du mortier: tellement qu’en ceſte
maniere de baſtir ſe font trois crouſtes, à ſauoir deux des ſuperfi-
cies du deuant, & du derriere, & la troiſieme du mylieu, laquelle
eſt farcie de bloccage, comme dit eſt.
Les Grecs ne font pas ainſi:
car ils ne les mettẽt en ocuure ſans
eſtre premierement eſquarries par vn coſté: & ne laiſſent point
d’entredeux pour mettre des petites parmi les grãdes en la face
de la muraille. ains la rendent maſſiue par celles qu ils ont ja ega-
lees, & faictesd’vne meſme eſpaiſſeur. Toutesfois outre celà ils en
trauerſent des grãdes & longues eſquarries de toutes parts, qu’ils
nomment Diatones, c’eſt à dire eſtendues, leſquelles en trauer-
ſant toute l’eſpaiſſeur de la muraille, la lient, & luy donnent vne
bien grande fermeté.
eſtre premierement eſquarries par vn coſté: & ne laiſſent point
d’entredeux pour mettre des petites parmi les grãdes en la face
de la muraille. ains la rendent maſſiue par celles qu ils ont ja ega-
lees, & faictesd’vne meſme eſpaiſſeur. Toutesfois outre celà ils en
trauerſent des grãdes & longues eſquarries de toutes parts, qu’ils
nomment Diatones, c’eſt à dire eſtendues, leſquelles en trauer-
ſant toute l’eſpaiſſeur de la muraille, la lient, & luy donnent vne
bien grande fermeté.