157664TROISIEME LIVRE
du compas ſur iceluy nombril, &
qu’on allaſt de l’autre faiſant vn
rond, la ligne de la circonference toucheroit juſtement aux ex-
tremites des doigts de ſes pieds & de ſes mains.
rond, la ligne de la circonference toucheroit juſtement aux ex-
tremites des doigts de ſes pieds & de ſes mains.
Ceſte figure eſt de Philander, qui dit auoir veu ces comp{as} droit &
courbe graués en vn marbre à Romme, au jardin d’Angelo
Colotio: Et par ceci ſe void que l’inuention du com-
p{as} courbe eſt de temps immemorial.
24[Figure 24]courbe graués en vn marbre à Romme, au jardin d’Angelo
Colotio: Et par ceci ſe void que l’inuention du com-
p{as} courbe eſt de temps immemorial.
Encores tout ainſi qu’il
fait la figure rõde, ne plus
ne moins ſe treuue en luy
la parfaictement quarree:
car ſi lon meſure depuis la
plante des pieds juſques
au plus haut de la teſte, &
que lõ tire vne pareille li-
gne par deſſus ſes mains
eſtẽdues, lõ trouuera que
ceſte là ſera autant large que l’autre eſt lõgue, & que lõ en pourra
former le quarré parfaict auſſi biẽ que des choſes plattes eſquar-
ries au moyẽ de la reigle. Si dõc nature a en relle ſorte cõpoſé le
corps de l’hõme, à ſçauoir que tous les mẽbres correſpondẽt par
proportions à ſa juſte figure: il ſemble que les antiques n’ont ſans
bõne cauſe ordõnẽ que pour rẽdre les ouurages en perfectiõ, tou
tes les eſpeces de meſure y eſtans requiſes, ayẽt en chacũ de leurs
membres vne conuenance legitime: & pourtant quand ils enſei-
gnoyent les ordres qui ſe doyuẽt ſuyure en tous edifices, leur plai-
ſir eſtoit que celà s’obſeruaſt ſinguiierement en la ſtructure des
Temples, auſquels on void à perpetuité quelles louanges ou vi-
tuperes lon doit donner aux ouuriers qui en ont eu la conduite.
fait la figure rõde, ne plus
ne moins ſe treuue en luy
la parfaictement quarree:
car ſi lon meſure depuis la
plante des pieds juſques
au plus haut de la teſte, &
que lõ tire vne pareille li-
gne par deſſus ſes mains
eſtẽdues, lõ trouuera que
ceſte là ſera autant large que l’autre eſt lõgue, & que lõ en pourra
former le quarré parfaict auſſi biẽ que des choſes plattes eſquar-
ries au moyẽ de la reigle. Si dõc nature a en relle ſorte cõpoſé le
corps de l’hõme, à ſçauoir que tous les mẽbres correſpondẽt par
proportions à ſa juſte figure: il ſemble que les antiques n’ont ſans
bõne cauſe ordõnẽ que pour rẽdre les ouurages en perfectiõ, tou
tes les eſpeces de meſure y eſtans requiſes, ayẽt en chacũ de leurs
membres vne conuenance legitime: & pourtant quand ils enſei-
gnoyent les ordres qui ſe doyuẽt ſuyure en tous edifices, leur plai-
ſir eſtoit que celà s’obſeruaſt ſinguiierement en la ſtructure des
Temples, auſquels on void à perpetuité quelles louanges ou vi-
tuperes lon doit donner aux ouuriers qui en ont eu la conduite.
Ces antiques calculerent ſur les mẽbres du corps de l’homme,
les raiſons des meſures leſquelles ſemblent eſtre neceſſaires en
toutes manieres d’ouurages, cõme ſõt le poulſe, le palme, le piéd,
& la coudee: puis les partirent en nombre parfaict, que les Grecs
appellẽt Teleion, c’eſt à dire fini. Or eſt ce nombre, celuy de dix,
qui fut premierement inuenté ſur les doigts des mains, dõt a eſté
tiré le palme, & du palme le pied: conſideré que comme Nature
a mis dix doigts en icelles deux mains, ainſi fut ce le plaiſir de
Platon que ce nõbre tinſt le lieu de l’entier, veu meſmement
les raiſons des meſures leſquelles ſemblent eſtre neceſſaires en
toutes manieres d’ouurages, cõme ſõt le poulſe, le palme, le piéd,
& la coudee: puis les partirent en nombre parfaict, que les Grecs
appellẽt Teleion, c’eſt à dire fini. Or eſt ce nombre, celuy de dix,
qui fut premierement inuenté ſur les doigts des mains, dõt a eſté
tiré le palme, & du palme le pied: conſideré que comme Nature
a mis dix doigts en icelles deux mains, ainſi fut ce le plaiſir de
Platon que ce nõbre tinſt le lieu de l’entier, veu meſmement