Tesoro De Las Tres Lengvas Española, Francesca, Y Italiana, 1637

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1617105DE VITRVVE. ner, la ſouueraine autorité fut baillee à ſõ ſils de Xuthus & Creu-
ſa
, lequel ce meſme Dieu Apollo auoit pareillemẽt en ſes oracles
aduoué
pour ſon fils.
Ceſtuy print la charge de conduire ces
Colonies
en Aſie, il occupa incontinẽt les frontieres de Carie,
&
y baſtit des cités magnifiques, comme Epheſe, Milete, Myunte
(qui depuis fut abyſmee en Mer, &
de laquelle iceux Ioniens an-
nexerent
à ladite Milete le temporel, &
les choſes ſacrees) Prie-
ne
, Samos, Teos, Colophon, Chius, Erythree, Phocee, Clazome-
ne
, Lebede, &
Melite, qui auſſi par le commun accord de toutes
ces
Cités fut entierement deſtruite &
miſe bas, par guerre ſigni-
fiee
à jour prefix, à l’occaſion de l’arrogance &
temerité de ſes
habitans
:
puis en ſon lieu, par l’interceſſion du Roy Attalus &
de
la Royne Arſinoé, la ville de Smyrne fut receuë entre les Io-
niennes
.
Ayant donc les Citoyens de ces cités chaſſé à force
d’armes
les Cariens &
Leleges, peuples barbares, de long temps
reſidans
en ces païs, les victorieux appellerent la contree Ionie,
du
nom de leur ſouuerain.
puis y edifierent aucuns Temples
pour
honorer les Dieux immortels, &
ſingulierement Apollo
Panionius
, l’edifice duquel fut conduit à la ſemblance de celuy
qu’ils
auoient veu en Achaïe, &
pour ceſte raiſon le nommerent
Dorique
.
Or eſt-il que quand ils y voulurent dreſſer des colonnes, ces
bonnes
gents ne ſçachans quelles ſymmetries ils leur deuoyent
donner
, mais cherchans les practiques pour en venir à bout, meſ-
mement
par ce qu’ils deſiroyent les fãire fortes, &
commodes à
ſupporter
grand fardeau, auec ce qu’elles euſſent bonne grace, &

ſe
rendiſſent agreables à la veuë:
ils ſe prindrent à meſurer l’im-
preſſion
de la plante du pied d’vn homme &
trouuans que ceſte
meſure
faiſoit vne ſixieme partie de ſa hauteur, ils donnerẽt ceſte
proportion
à leurs colonnes:
& de telle largeur qu’eſtoit l’eſten-
due
du diametre par embas, autant de fois voulurent les ouuriers
y
appliquer ceſte hauteur, multipliant iuſques à ſix:
toutesfois ils
comprenoyent
en ce tant le chapiteau que la baſe.
Voilà comment la colonne Dorique fut premierement for-
mee
ſur la proportion du corps de l’homme, mais depuis elle cõ-
mença
d’eſtre pour belle &
ferme vſitee en baſtiments.
Quelque temps apres le plaiſir de ces Ioniens ſut d’edifier en-
cores
vn temple à Diane:
parquoy cherchãs vne façon nouuelle,
ils
, par ſemblable inuention, tranſporterent la gayeté

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