Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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16482Second Traicté
Gen. Pour vray c’eſtoit vn conſeil reſentant bien la magnanimité & experience de
ſon autheur:
mais poſons le cas que cette commodité de bateau n’y fut pas, n’y auroit-il
autre remede?
Cap. Pour lors il n’y auoit meilleure commodité, dont auſſi elle fuſt pratiquée tout
à l’inſtant, afin que les aſſiegez n’euſſent le loiſir de ſe retrancher, &
le Roy le temps pour
le ſecourir, qui euſt aneanty tout noſtre deſſein.
Mais ſi c’eſtoit à faire pour le preſent, on
y pourroit vſer d’vn remede plus facile &
plus commode.
Gen. Et quel?
Cap. Au ſiege d’Oſtende, la neceſſité maiſtreſſe, tres-induſtrieuſe de pluſieurs in-
uentions, nous monſtra la maniere de faire les ſaulſices, qui ſe font de longs fagots remplis
au dedans de pierres, comme nous en monſtrerons la forme &
façon en ſon endroit, deſ-
quelles tous foſſez, auſſi meſmes les fleuues, quoy que vehements ſe peuuent bou-
cher.
DIALOGVE XXIIII.
Comment on tirera vn nauire noyé auec ſon Artillerie,
& tout ce qui e§t dedans l’eau.
GEn. Monſieur le Capitaine, il y a long-temps que ie deſire ſçauoir, comment
on pourroit tirer vn bateau noyé auec ſon Artillerie du profond de l’eau, ou
bien s’il falloit perdre le bateau, pour le moins comme on pourroit ſauuer ladite
Artillerie?
Cap. En cecy ie me fais fort de ſatisfaire à V. S. ſelon l’experience que i’en ay faite.
S’ily a vn bateau noyé en quelque fleuue, port, ou autre coſte de la mer, qui ne ſe ſoit briſé
contre quelque roche, ou autrement rompu, y ayant ſeulement quien puiſſe demonſtrer
le lieu, qui bien auſſi ſe peut recognoiſtre par le mouuement diuers de l’eau, qui en rend
le teſmoignage:
on prendra quatre autres nauires, ſemblables à celuy qui eſt noyé en
grandeur &
en charge, & n’y a danger qu’ils ſoient plus grands, eſtant meſmes alors
de plus grand effet.
Ces nauires ſeront (commela figure 14. α le monſtre) tellement
departies, que les deux ſe tiendront aux deux coſtez, &
les autres, l’vn à la prouë, &
l’autre à la poupe, tous quatre bien affermis en leurs ancres, &
cele plus proche du bateau
noyé qu’il eſt poſsible.
Apres on remplira les deux des coſtez d’eau, autant qu’ils pourront
porter ſans s’enfoncer, &
puis par le moyen de bons plongeurs, auallant de bonnes &
fortes cordes bien fermes auſdits nauires, on les attachera ainſi roides &
fermes aux
coſtez du bateau noyé.
Ce qui eſtant fait, & leſdites cordes bien roidies, on vuideral’ eau
égallement deſdits deux nauires, leſquels montans éleueront auſsi auec eux le bateau
noyé.
Le meſme ſe feia en apres és autres deux, repetant cet ouurage, iuſques à ce que
ledit bateau ſoit entierement éleué au deſſus de l’eau, où le vuidant auſsi de l’eau qui y ſe-
roit, auecles ordures quiy ſeront quant &
quant aſſemblées, & le refaiſant s’il y a quelque
pertuis ou creuace, on le pourra conduire ou on voudra ſans aucun danger.
Et ce moyen
eſt le plus facile &
profitable qu’on y pourroit appliquer.
Gen. Ie le tiendroy bien pour bon, s’il eſtoit ſi toſt fait que dit.
Cap. V. S. n’en doit douter aucunement, la choſe eſtant tres-facile, ſi ce ne fuſt
que ledit bateau fut tout rempli de ſable ou de fange, qui y feroit bien quelque difficulté
de plus de labeur, mais duquel toutesfois on viendroit à bout.

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