1705193DE VITRVVE.
de leurs poliſſemẽts cõuenables, &
enſeigneray la practique pour
rẽdre les œuures plaiſantes à la veuë, & les faire durer ſans ſe cor-
rompre quaſi juſques à perpetuité.
95[Figure 95]rẽdre les œuures plaiſantes à la veuë, & les faire durer ſans ſe cor-
rompre quaſi juſques à perpetuité.
PREFACE.
NO s predeceſſeurs, nõ moins ſagement que prof-
fitablement, inſtituerent que par la compoſition
des liures on laiſſeroit à la poſterité le fruict de
toutes bonnes inuentions induſtrieuſes, à fin que
les loüables exercitations ne periſſent, ains qu’en
croiſſant aage apres autre, tous bons arts & ſcien-
ces au moyen de l’ampliation des eſcritures, paruinſſent de de-
gré en degré au ſouuerain but de doctrine, & ſe conſeruaſſent à
perpetuïté. A ceſte cauſe nous ne leur deuons ſeulement rendro
graces moyennes, mais immortelles & infinies, conſideré qu ils
ne nous ont rien caché par enuie ou mauuaiſe affection, ains ont
eſté curieux & ententifs à nous laiſſer par leurs volumes les intel-
ligences de toutes diſciplines. A la verité, ſi ces bons perſonna-
ges n’euſſent vſé de telle cordialité en noſtre endroit, jamais
n’euſſions peu entendre quelles choſes furent faictes à la guerre
de Troye, ny quelles opinions eurent des choſes naturelles Tha-
les, Democrite, Anaxagoras, Xenophanes, & le reſte des Phyſi-
ciens: non (certes) quelles fins ont preſcrites aux hommes, Socra-
tes, Platon, Ariſtote, Zenon, Epicure, & autres excellents Philoſo-
phes. Auſſi euſſions nous ignoré les geſtes de Creſus, d’Alexan-
dre, de Darius, & de pluſieurs grãds Rois, meſmes qui les eſmeut
à faire leurs vertueuſes entrepriſes, n’euſt eſté que ceſdits
fitablement, inſtituerent que par la compoſition
des liures on laiſſeroit à la poſterité le fruict de
toutes bonnes inuentions induſtrieuſes, à fin que
les loüables exercitations ne periſſent, ains qu’en
croiſſant aage apres autre, tous bons arts & ſcien-
ces au moyen de l’ampliation des eſcritures, paruinſſent de de-
gré en degré au ſouuerain but de doctrine, & ſe conſeruaſſent à
perpetuïté. A ceſte cauſe nous ne leur deuons ſeulement rendro
graces moyennes, mais immortelles & infinies, conſideré qu ils
ne nous ont rien caché par enuie ou mauuaiſe affection, ains ont
eſté curieux & ententifs à nous laiſſer par leurs volumes les intel-
ligences de toutes diſciplines. A la verité, ſi ces bons perſonna-
ges n’euſſent vſé de telle cordialité en noſtre endroit, jamais
n’euſſions peu entendre quelles choſes furent faictes à la guerre
de Troye, ny quelles opinions eurent des choſes naturelles Tha-
les, Democrite, Anaxagoras, Xenophanes, & le reſte des Phyſi-
ciens: non (certes) quelles fins ont preſcrites aux hommes, Socra-
tes, Platon, Ariſtote, Zenon, Epicure, & autres excellents Philoſo-
phes. Auſſi euſſions nous ignoré les geſtes de Creſus, d’Alexan-
dre, de Darius, & de pluſieurs grãds Rois, meſmes qui les eſmeut
à faire leurs vertueuſes entrepriſes, n’euſt eſté que ceſdits