1789277DE VITRVVE.
En ce diſcours j’ay bien au long deduit quel eſt le tournoye-
ment du ciel à l’entour de ce globe terreſtre, enſemble celuy du
Zodiaque & d’auantage monſtré quelle eſt la diſpoſition des Si-
gnes ſitués tant du coſté de Septentrion que de Midi: & ce pour-
autant que par icelle circonuolution, & moyennant les cours du
Soleil contraire à celuy des ſignes dudit Zodiaque, meſmes par
les ombres equinoctiales des Gnomons ou ayguilles, on vient à
trouuer comment il faut deſcrire les Analemmes deſſus ſpeci-
fiés, car tout le reſte de l’Aſtrologie ſe meſlant de dire quelles
influences ont ſur la vie des hommes, les douze Signes auec les
cinq planetes errantes, auſſi bien que le Soleil & la Lune, je le
laiſſe pour la part des Chaldees, conſideré que leur profeſſion eſt
de figurer le Ciel ſelon les natiuités des perſonnes, à fin de ju-
ger par là des choſes paſſees & aduenir, fondees ſur le cours
des Aſtres. Si eſt-ce que les inuentions que l’on en treuue par eſ-
crit, fontfoy de quelle induſtrie & viuacité d’eſprit ont eſté ceux
de ceſte nation qui en ont traicté, & combien ils ont eſté ſingu-
liers en leurs art.
ment du ciel à l’entour de ce globe terreſtre, enſemble celuy du
Zodiaque & d’auantage monſtré quelle eſt la diſpoſition des Si-
gnes ſitués tant du coſté de Septentrion que de Midi: & ce pour-
autant que par icelle circonuolution, & moyennant les cours du
Soleil contraire à celuy des ſignes dudit Zodiaque, meſmes par
les ombres equinoctiales des Gnomons ou ayguilles, on vient à
trouuer comment il faut deſcrire les Analemmes deſſus ſpeci-
fiés, car tout le reſte de l’Aſtrologie ſe meſlant de dire quelles
influences ont ſur la vie des hommes, les douze Signes auec les
cinq planetes errantes, auſſi bien que le Soleil & la Lune, je le
laiſſe pour la part des Chaldees, conſideré que leur profeſſion eſt
de figurer le Ciel ſelon les natiuités des perſonnes, à fin de ju-
ger par là des choſes paſſees & aduenir, fondees ſur le cours
des Aſtres. Si eſt-ce que les inuentions que l’on en treuue par eſ-
crit, fontfoy de quelle induſtrie & viuacité d’eſprit ont eſté ceux
de ceſte nation qui en ont traicté, & combien ils ont eſté ſingu-
liers en leurs art.
Premierement Beroſe ja nommé ſortant de ſon païs ſe retira
en l’iſle & en la ville de Co, où il enſeigna ceſte ſcience: en quoy
puis apres Antipater eſtudia: & ſi fit Achinapolus, lequel ne jugea
ſeulement l’heur ou malheur des hommes par les natiuités, ains
auſſi bien par leurs conceptions, & en compoſa quelſques liures.
Mais pour les chofes naturelles Thales de Milete, Anaxagoras
de Clazomene, Pythagoras de Samos, Xenophanes de Colopho-
ne, & Democrite d’Abdere, par raiſons ſubtilement excogitees
nous ont inſtruits comment Nature s’y gouuerne, & par quels ef-
fects elles les produit, Puis Eudoxe, Eudemon, Calliſte, Melo, Phi-
lippe, Hipparque, Arate, & autres qui ont ſuyui les deſſus nom-
més, n’ont par Aſtrologie ſeulement congnu la naiſſance & de-
cours des eſtoiles, mais d’auantage predit ſelon celà les euene-
ments des orages & tempeſtes, le tout au moyen de leurs reigles
& inſtruments Aſtrologiques, & en ont donné les intelligences à
nous & à la poſterité. Parquoy je dy que telles ſciences ſont à re-
uerer par les hommes, pource qu’elles ont eſté cherchees à ſi
grand ſoing & diligence, qu’il ſemble que ce ſoit inſpiration diui-
ne, qui fait juger leſdits euenements des tempeſtes auant qu’elles
arriuent. Mais quant à moy je laiſſe celà pour les eſtudes & exer-
cices de ceux qui s’y voudront amuſer.
en l’iſle & en la ville de Co, où il enſeigna ceſte ſcience: en quoy
puis apres Antipater eſtudia: & ſi fit Achinapolus, lequel ne jugea
ſeulement l’heur ou malheur des hommes par les natiuités, ains
auſſi bien par leurs conceptions, & en compoſa quelſques liures.
Mais pour les chofes naturelles Thales de Milete, Anaxagoras
de Clazomene, Pythagoras de Samos, Xenophanes de Colopho-
ne, & Democrite d’Abdere, par raiſons ſubtilement excogitees
nous ont inſtruits comment Nature s’y gouuerne, & par quels ef-
fects elles les produit, Puis Eudoxe, Eudemon, Calliſte, Melo, Phi-
lippe, Hipparque, Arate, & autres qui ont ſuyui les deſſus nom-
més, n’ont par Aſtrologie ſeulement congnu la naiſſance & de-
cours des eſtoiles, mais d’auantage predit ſelon celà les euene-
ments des orages & tempeſtes, le tout au moyen de leurs reigles
& inſtruments Aſtrologiques, & en ont donné les intelligences à
nous & à la poſterité. Parquoy je dy que telles ſciences ſont à re-
uerer par les hommes, pource qu’elles ont eſté cherchees à ſi
grand ſoing & diligence, qu’il ſemble que ce ſoit inſpiration diui-
ne, qui fait juger leſdits euenements des tempeſtes auant qu’elles
arriuent. Mais quant à moy je laiſſe celà pour les eſtudes & exer-
cices de ceux qui s’y voudront amuſer.