Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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1862LA SCIENCE DES INGENIEURS, qui expliquent les qualitez des matériaux dont il faudra ſe ſervir,
&
la maniere de les employer, l’on verra la neceſſité d’être bien
inſtruit des ſujets qui font l’objet des Chapitres ſuivans.
CHAPITRE PREMIER.
Où l’on fait voir les proprietez des differentes ſortes de Pier-
res dont on ſe ſert pour bâtir.
LA Pierre tenant le premier rang parmi les matériaux que nous
nous propoſons de décrire, il convient de commencer par en
expliquer la nature, on en diſtingue de deux qualitez differentes,
l’une dure &
l’autre tendre, celle qui eſt dure eſt ſans difficulté la
meilleure, il s’en rencontre pourtant quelquefois de tendre qui ré-
ſiſte mieux à la gelée que l’autre;
mais comme cela n’eſt pas ordi-
naire, on ne doit pasy compter;
car comme les parties de la Pierre du-
re ont leur pores plus condenſez que celles de la tendre, elles doivent
être capables d’une plus grande réſiſtance, ſoit aux injures du tems,
ou au courant des Eaux dans les Edifices aquatiques:
mais, pour
bien connoître la nature de la Pierre, il eſt à propos de rendre rai-
ſon pourquoi celle qui eſt dure, auſſi-bien que la tendre, eſt ſujette
à la gelée qui la fend &
la fait tomber par éclat.
Dans l’aſſemblage des parties qui compoſent la Pierre, il y a des
pores imperceptibles remplis d’eau &
d’humidité, qui, venant à
s’enfler dans le tems des gelées, fait effort dans ces pores pour
occuper un plus grand eſpace que celui où elle eſt reſſerrée, &
la
Pierre ne pouvant reſiſter à cet effort, ſe fend &
tombe en deſ-
truction;
ainſi plus la Pierre eſt compoſée de parties argilleuſes
&
graſſes, & plus elle doit participer de l’humidité, & par conſé-
quent être ſujette à la gelée.
Ce n’eſt pas ſeulement la gelée qui détruit la Pierre, on croît
que la Lune l’altere, ce qui peut arriver pour les Pierres d’une
certaine eſpece, dont les rayons de la Lune peuvent diſſoudre les
parties les moins compactes:
en ce cas, on pourroit croire que ces
rayons ſont humides, &
que venant à s’introduire dansles pores de la
Pierre, ils ſont cauſe de la ſéparation de ces parties, qui tombant
inſenſiblement en parcelles, la fait paroître moulinée:
il en ſera au
reſte tout ce que l’on voudra;
mais, ce qui me réjoüit, c’eſt que
ſi la Lune mange ou mouline les Pierres, la Terre qui doit être une

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