Bélidor, Bernard Forest de
,
La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile
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204
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LA SCIENCE DES INGENIEURS,
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le ſable, il ſe fait une fermentation cauſée par les parties ſulfurées
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qui ſont reſtées dans la Chaux, & </
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s
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echoid-s3989
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preserve
">qui font ſortir du ſable une quan-
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lb
/>
tité de ſels qui ſe mêlant avec la Chaux en rempliſſent les pores;
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/>
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echoid-s3990
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">(car le ſable eſt plein de ſel volatil ainſi que les autres corps) & </
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echoid-s3991
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preserve
">ce
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ſont ces mêmes ſels qui ſe trouvent en plus grande abondance dans
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de certains ſables plûtôt qu’en d’autres qui font la difference de leur
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bonne ou mauvaiſe qualité: </
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">delà vient, que plus on broye la Chaux
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& </
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">le ſable, & </
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preserve
">plus le mortier eſt bon & </
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">durcit davantage quand il
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eſt employé; </
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echoid-s3996
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">parce que le froiſſement réïteré fait ſortir du ſable
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une plus grande quantité de ſel; </
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echoid-s3997
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preserve
">c’eſt auſſi pour cette raiſon que le
<
lb
/>
mortier, mis en œuvre tout chaud, n’eſt pas ſi bon qu’au bout de
<
lb
/>
quelques jours, parce qu’il faut un certain tems pour que les ſels vo-
<
lb
/>
latils puiſſent paſſer du ſable dans les pores de la Chaux aſin qu’il ſe
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lb
/>
faſſe une union intime de ces deux matieres; </
s
>
<
s
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echoid-s3998
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preserve
">cependant il eſt à re-
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/>
marquer (comme l’experience le fait voir) que quand on laiſſe le
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mor tier long-tems ſans l’employer, il ſe deſſéche, & </
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echoid-s3999
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preserve
">ne fait plus
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de liaiſon quoiqu’on y mette de l’eau, parce que les ſels ſe ſont
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évaporé s, deſorte qu’il ne reſte plus qu’une matiere ſéche, maigre
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lb
/>
& </
s
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echoid-s4000
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">ſans onctuoſité; </
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echoid-s4001
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">ce qui n’arrive pas quand il eſt employé à pro-
<
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/>
pos, c ar alors il fait ſortir des pierres une grande quantité de ſel qui
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lb
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paſſe dans les pores de la Chaux, pendant qu’elle même s’inſinuë
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lb
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dans ceux de la pierre: </
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echoid-s4002
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">car quoiqu’il ſemble en ſe ſervant du mor-
<
lb
/>
tier qu’il n’ait plus de chaleur, la fermentation entretenuë par les
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lb
/>
parties ſulfurées de la Chaux ſubſiſte encore très long-tems après
<
lb
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que la Maçonnerie eſt formée; </
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echoid-s4003
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preserve
">ce qui ſe remarque bien ſenſible-
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ment par la dureté que le mortier acquiert de jour en jour & </
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echoid-s4004
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preserve
">qui
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ne ceſſe de croître avec le tems par les nouveaux ſels volatils qui
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paſſent de la pierre dans le mortier, par la tranſpiration que la cha-
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lb
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leur dont je viens de parler y entretient; </
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">& </
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echoid-s4006
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">c’eſt ce que l’on remar-
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que dans la démolition des anciens édiſices par la peine que l’on
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rencontre à ſéparer les pierres que le mortier tient uni, juſques-là
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lb
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même qu’on en a moins à les rompre, qu’à les ſéparer, ſur
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/>
tout quand ce ſont des pierres un peu ſpongieuſes dans leſquelles
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le mortier a pénétré. </
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echoid-s4007
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">Je crois même avec Philbert de Lorme, qu’on
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pourroit rendre cette union de la pierre & </
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echoid-s4008
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">du mortier preſqu’indiſ-
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ſoluble, ſi l’on faiſoit la Chaux avec des pierres de même qualité que
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lb
/>
celles qu’on veut employer dans le Bâtiment, parce que les ſels
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lb
/>
volatils qui en ſortiroient ſe trouvant d’une figure propre à rem-
<
lb
/>
plir les pores qui reſtent dans la Chaux par la perte qu’elle a fait des
<
lb
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ſiens, le mortier & </
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">la pierre ne feroient plus qu’un même corps.</
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">Selon ce raiſonnement on voit que les petites parties de Charbon </
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echo
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