Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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21531LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. Ingenieurs, qui ne peuvent ſans beaucoup de difficulté remettre
les
choſes ſur le bon pied;
d’où l’on peut conclure, qu’il n’eſt rien
de
ſi pernicieux que ce prétendu bon marché:
ainſi, on ne peut trop
deſabuſer
ceux qui mettent toute leur aplication à faire des marchés
au
plus bas prix qu’ils peuvent, ſans examiner les ſuites, &
la poſſi-
bilité
de pouvoir les executer.
Il faut toûjours éviter les details inutiles & embaraſſans, ſur-tout
les
ouvrages à journées, à cauſe de la confuſion &
des friponneries
qui
s’y commettent;
car l’ouvrier qui eſt aſſuré de ſon gain ne ſe
preſſe
jamais, au lieu que celui qui ne gagne qu’autant qu’il travaille
n’a
beſoin d’autre chaſſavant que ſon propre intereſt:
il eſt éga-
lement
de conſequence d’éviter tous les ouvrages à courvées qui
demandent
quelque façon &
de la promptitude, attendu que la
diligence
&
le ſavoir ne ſe rencontrent jamais parmi des gens qui
travaillent
par force, &
qui ne tâchent qu’à couler le tems; mais
quand
on ſera obligé de s’en ſervir au remuëment des Terres, il
leur
faudra impoſer la quantité qu’on leur voudra faire remuer, &

la
départir par communauté, moyennant quoi ils traiteront les uns
avec
les autres, ou ils s’accommoderont avec l’Entrepreneur pour
en
pouvoir venir à bout, &
de quelque maniere que cela ſe faſſe, il
en
faudra prendre connoiſſance, &
charitablement voir ſi ceux avec
qui
ils traiteront ne ſe trompent point ſur le prix ou ſur le meſurage
&
ne leur vendent trop cherement leur peines; mais tout bien con-
ſideré
cette maniere de travailler ne devroit être miſe en uſage
que
pour des Charrois ou des Ouvrages fort groſſiers &
toûjours
le
moins qu’on pourra.
Quand on fera le département des ouvrages aux gens employés,
il
faudra bien prendre garde d’apliquer chacun à celui qui lui con-
viendra
le mieux, &
ſur-tout tenir pour maxime d’avoir toûjours
un
homme fidele &
intelligent dans la Maçonnerie, qui ne perde ja-
mais
de vûë la main des Maçons, car la plûpart manquent extrê-
mement
de ſoin dans l’arrangement des matériaux, ſoit par négli-
gence
, ignorance, ou friponnerie, ce qui n’arrive que trop quand
ils
ne ſont pas éclairés de quelqu’un qui les tienne en crainte:
c’eſt
auſſi
pour certe raiſon qu’on ne doit jamais ſouffrir qu’ils travaillent
aux
heures induës, ni ſans la preſence de ceux à qui l’on aura com-
mis
le ſoin de les obſerver, n’y ayant rien de ſi pernicieux dans la
conduite
des travaux, que ces ſortes de negligences.
Tous ceux qui ont de l’experience dans l’art de bâtir n’oublient
jamais
de ſpecifier cette condition dans les marchés qu’ils en font,
non
plus que celle de ne point faire les mortiers ſans la preſence

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