222207POUR L'AR TIL LERIE. Liv. V. Ch. IV.
Sur la ſurface des branches de cette Equerre, qui s'ouvre toute droi-
te comme une regle, on marque les poids & diametres des Boulets,
auſſi-bien que les Calibres des pieces, comme nous l'avons expliqué
en parlant de l'Equerre des Canoniers, pour s'en ſervir de même.
te comme une regle, on marque les poids & diametres des Boulets,
auſſi-bien que les Calibres des pieces, comme nous l'avons expliqué
en parlant de l'Equerre des Canoniers, pour s'en ſervir de même.
L'lnſtrument marqué F, eſt encore pour pointer les Canons &
les
11Fig. F. Mortiers. Il eſt à peu près ſemblable à celui marqué D, excepté que
la piece où eſt la diviſion des degrez, eſt mobile par le moyen d'un
clou rond, c'eſt-à-dire, qu'elle s'ouvre en portion de cercle & s'a-
juſte au long de l'autre branche, afin que l'inſtrument tienne moins
de place & ſe mette plus facilement dans un étui. Safigure fait aſſez
connoître ſa conſtruction, & ſes uſages ſont les mêmes que ceux
des precedens Inſtrumens.
11Fig. F. Mortiers. Il eſt à peu près ſemblable à celui marqué D, excepté que
la piece où eſt la diviſion des degrez, eſt mobile par le moyen d'un
clou rond, c'eſt-à-dire, qu'elle s'ouvre en portion de cercle & s'a-
juſte au long de l'autre branche, afin que l'inſtrument tienne moins
de place & ſe mette plus facilement dans un étui. Safigure fait aſſez
connoître ſa conſtruction, & ſes uſages ſont les mêmes que ceux
des precedens Inſtrumens.
Explication ſur l'effet du Mortier & du Canon.
LA figure G repreſente un Mortier ſur ſon affût, élevé &
diſpoſé
22Fig. G. pour jetter une Bombe dans une Citadelle; & la ligne courbe re-
preſente la trace que fait en l'air la Bombe depuis la ſortie du Mor-
tier juſqu'à ſa chûte. Cette courbe eſt ſelon les Géometres, une ligne
parabolique, parce que les proprietez de la parabole lui conviennent.
Car le mouvement de cette Bombe eſt compoſé de 2 mouvemens,
dont l'un eſt égal & uniforme, qui lui vient du feu de la poudre, qui
l'a pouſſée, & l'autre eſt uniformément acceleré, qui lui eſt commu-
niqué par ſa propre peſanteur. Il naît de la compoſition de ces 2
mouvemens la même proportion qui ſe rencontre entre les portions
de l'axe & les ordonnées de la parabole, comme l'a très-bien dé-
montré M. Blondel dans ſon Livre intitulé: l'Art de jetter les Bombes.
22Fig. G. pour jetter une Bombe dans une Citadelle; & la ligne courbe re-
preſente la trace que fait en l'air la Bombe depuis la ſortie du Mor-
tier juſqu'à ſa chûte. Cette courbe eſt ſelon les Géometres, une ligne
parabolique, parce que les proprietez de la parabole lui conviennent.
Car le mouvement de cette Bombe eſt compoſé de 2 mouvemens,
dont l'un eſt égal & uniforme, qui lui vient du feu de la poudre, qui
l'a pouſſée, & l'autre eſt uniformément acceleré, qui lui eſt commu-
niqué par ſa propre peſanteur. Il naît de la compoſition de ces 2
mouvemens la même proportion qui ſe rencontre entre les portions
de l'axe & les ordonnées de la parabole, comme l'a très-bien dé-
montré M. Blondel dans ſon Livre intitulé: l'Art de jetter les Bombes.
Maltus Ingenieur Anglois a été le premier qui a mis les Bombes
en uſage en France l'an 1634. Toute ſa ſcience étoit purement d'ex-
perience; il ne connoiſſoit point la nature de la ligne courbe qu'elles
décrivent dans l'air par leur paſſage, ni la diſtance de leurs portées,
ſuivant les differentes élevations du Mortier, qu'il ne pointoit qu'en
tâtonnant, ou pour mieux dire, par l'eſtime qu'il faiſoit de l'éloigne-
ment du lieu où il vouloit jetter la Bombe, ſuivant lequel il lui don-
noit plus ou moins d'élevation, prenant garde ſi les premiers coups
étoient juſtes ou non, aſin de baiſſer ſon Mortier ſi ſa portée étoit
trop courte, ou le hauſſer ſi elle alloit au-delà de ſon but, ſe ſervant à
cet effet d'une Equerre avec ſon plomb à peu près comme celle dont
nous avons parlé ci-devant.
en uſage en France l'an 1634. Toute ſa ſcience étoit purement d'ex-
perience; il ne connoiſſoit point la nature de la ligne courbe qu'elles
décrivent dans l'air par leur paſſage, ni la diſtance de leurs portées,
ſuivant les differentes élevations du Mortier, qu'il ne pointoit qu'en
tâtonnant, ou pour mieux dire, par l'eſtime qu'il faiſoit de l'éloigne-
ment du lieu où il vouloit jetter la Bombe, ſuivant lequel il lui don-
noit plus ou moins d'élevation, prenant garde ſi les premiers coups
étoient juſtes ou non, aſin de baiſſer ſon Mortier ſi ſa portée étoit
trop courte, ou le hauſſer ſi elle alloit au-delà de ſon but, ſe ſervant à
cet effet d'une Equerre avec ſon plomb à peu près comme celle dont
nous avons parlé ci-devant.
La plûpart des Officiers qui ont ſervi depuis aux Batteries des
Bombes, ſont des Eleves de Maltus. Ils ſçavent à peu près par expe-
rience l'élevation qu'on doit donner au Mortier pour le faire porter
à la diſtance qu'ils ſouhaitent, & ont ſoin d'augmenter ou de dimi-
Bombes, ſont des Eleves de Maltus. Ils ſçavent à peu près par expe-
rience l'élevation qu'on doit donner au Mortier pour le faire porter
à la diſtance qu'ils ſouhaitent, & ont ſoin d'augmenter ou de dimi-