Bélidor, Bernard Forest de
,
La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile
Text
Text Image
Image
XML
Thumbnail overview
Document information
None
Concordance
Notes
Handwritten
Figures
Content
Thumbnails
page
|<
<
(2)
of 695
>
>|
<
echo
version
="
1.0RC
">
<
text
xml:lang
="
fr
"
type
="
free
">
<
div
xml:id
="
echoid-div7
"
type
="
section
"
level
="
1
"
n
="
7
">
<
p
>
<
s
xml:id
="
echoid-s296
"
xml:space
="
preserve
">
<
pb
o
="
2
"
file
="
0024
"
n
="
24
"
rhead
="
LA SCIENCE DES INGENIEURS,
"/>
& </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s297
"
xml:space
="
preserve
">même de ceux quipourroient s’en ſervir utilement, par l’éloigne-
<
lb
/>
ment où ils ſont de comprendre les principes qui ont conduit à la
<
lb
/>
recherche d’une infinité de choſes utiles, à moins qu’ils ne s’en
<
lb
/>
inſtruiſent & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s298
"
xml:space
="
preserve
">neſe mettent, pour ainſi dire, eux-mêmes en état de
<
lb
/>
faire des découvertes: </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s299
"
xml:space
="
preserve
">d’ailleurs l’opinion qu’il n’y a que la ſeule
<
lb
/>
pratique qui peut les mener au but, eſt encore un obſtacle qui
<
lb
/>
n’eſt pas le moins difficile à vaincre, il eſt bien vrai que l’experience
<
lb
/>
contribuë beaucoup à donner des connoiſſances nouvelles, & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s300
"
xml:space
="
preserve
">qu’elle
<
lb
/>
fournit tous les jours aux plus habiles gens des ſujets de reflexion
<
lb
/>
dont ils ne ſe ſeroient peut-être point aviſés ſi elle ne les avoit
<
lb
/>
fait naître. </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s301
"
xml:space
="
preserve
">Mais il faut que cette experience ſoit éclairée, ſans quoi,
<
lb
/>
l’on ne peut avoir que des idées très-confuſes ſur tout ce qui ſe
<
lb
/>
preſente, on voit toûjours les objets par la même face, on veut
<
lb
/>
qu’ils ſoient tels qu’on nous a dit qu’ils étoient, ou tels qu’il a plû
<
lb
/>
à notre imagination de nous les répreſenter: </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s302
"
xml:space
="
preserve
">& </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s303
"
xml:space
="
preserve
">qu’on ſoit dans le
<
lb
/>
vrai ou non, on paſſe toute ſa vie ſans rien ſçavoir de juſte & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s304
"
xml:space
="
preserve
">de
<
lb
/>
précis ſur ce que l’on croit pourtant poſſeder le mieux. </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s305
"
xml:space
="
preserve
">Delà vient
<
lb
/>
que bien des choſes imparfaites demeurent toujours dans le même
<
lb
/>
état, elles ſe tranſmettent d’une poſterité à l’autre avec les mêmes
<
lb
/>
défauts; </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s306
"
xml:space
="
preserve
">& </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s307
"
xml:space
="
preserve
">ſi par hazard quelqu’un s’aviſe de les remarquer, auſſi-
<
lb
/>
tôt tous les gens du métier ſe révoltent contre la nouveauté, l’on
<
lb
/>
a peine à ſe figurer que ceux qui n’ont point travaillé toute leur
<
lb
/>
vie à certains ouvrages, puiſſent en raiſonner juſte, & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s308
"
xml:space
="
preserve
">la verité toute
<
lb
/>
eſtimable qu’elle eſt ſe trouve ſouvent obligée de garder le ſilence,
<
lb
/>
ou de prendre des meſures & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s309
"
xml:space
="
preserve
">des ménagemens pour s’inſinuer
<
lb
/>
Cela vient ſans doute, de ce que la plûpart des hommes ne con-
<
lb
/>
ſultent point aſſés la raiſon; </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s310
"
xml:space
="
preserve
">eſclaves du préjugé, c’eſt preſque toû-
<
lb
/>
jours l’uſage qui les détermine; </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s311
"
xml:space
="
preserve
">& </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s312
"
xml:space
="
preserve
">pour ne parler que de l’Archi-
<
lb
/>
tecture, qui eſt le ſeul objet que j’ai en vûë, n’eſt-il pas ſurpre-
<
lb
/>
nant que depuis le tems qu’on la cultive, on l’ait ſi peu perfection-
<
lb
/>
née en certains points eſſentiels qui en ſont comme la baſe; </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s313
"
xml:space
="
preserve
">car ſi
<
lb
/>
l’on en excepte quelques régles de convenance & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s314
"
xml:space
="
preserve
">de goût, qui
<
lb
/>
appartiennent à la décoration, on n’a rien d’aſſés précis ni d’exact
<
lb
/>
ſur la plûpat du reſte, aucun Architecte n’a donné des principes
<
lb
/>
pour trouver le point d’équilibre entre les forces agiſſantes & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s315
"
xml:space
="
preserve
">cel-
<
lb
/>
les qui doivent reſiſter, on ne ſçait pas, par exemple, quelle épaiſ-
<
lb
/>
ſeur il faut donner aux revêtemens des Terraſſes, ou à ceux des Rem-
<
lb
/>
pars, des Quays & </
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s316
"
xml:space
="
preserve
">des Chauſſées, aux piés-droits des Voutes, aux
<
lb
/>
Culées des Ponts, pour être en équilibre par leur réſiſtance avec
<
lb
/>
la pouſſée que ces differens murs doivent ſoûtenir, ſans y employer
<
lb
/>
des matériaux ſuperſlus.</
s
>
<
s
xml:id
="
echoid-s317
"
xml:space
="
preserve
"/>
</
p
>
</
div
>
</
text
>
</
echo
>