Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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24558LA SCIENCE DES INGENIEURS, ple ſi elles ont 6 pieds, elles doivent avoir au moins 3 pouces, ſi
elles en ont 12 qui eſt ordinairement la plus grande longueur de
ces ſortes de bois, leur épaiſſeur ſera de quatre pouces.
Pour aſſembler les pilots avec les palplanches, on commence par
enfoncer deux pilots à plomb à une diſtance proportionnée à la lar-
geur des palplanches qui eſt le plus ſouvent de 12 à 15 pouces,
enſuite l’on enfonce une palplanche avec le mouton pour la faire
entrer à force entre les deux rainures, de façon qu’elle écarte tant
ſoit peu le pilot;
après cela on plante un autre pilot & une pal-
planche, l’on continuë de la même maniere à battre alternative-
ment un pilot &
une palplanche. Si le terrain réſiſte à la pointe des
palplanches, on les arme d’un ſabot de fer, &
on les frette ainſi
que les pilots.
Quoique de tout tems on ſe ſoit ſervi de pilots pour affermir un
mauvais terrain, il ſe rencontre neanmoins bien des occaſions où
il ſeroit dangereux de les employer;
par exemple, s’il étoit queſtion
d’un endroit aquatique où il y eut un grand nombre de ſources, il
ne faut pas croire que les pilots ſoient fort utiles pour y établir des
fondemens, mais au contraire, puiſqu’on a remarqué qu’en les en-
fonçant on éventoit les ſources, qui fourniſſoient de l’eau avec
tant d’abondance, que le terrain devenoit incomparablement plus
mauvais qu’il n’étoit auparavant:
& ce qu’on trouvera aſſés extraor-
dinaire, c’eſt qu’ayant enfoncé des pilots à refus de mouton avec
autant de difficulté que ſi ç’avoit été dans un bon fonds, on étoit
étonné de voir que ces mêmes pilots étoient ſortis de terre le len-
demain, ou quelques heures après, parce que l’eau des ſources les
avoient repouſſés en faiſant effort pour ſortir, deſorte qu’il falut re-
noncer à s’en ſervir davantage, &
avoir recours à quelqu’autres
moyens beaucoup plus difficiles à executer, que ceux dont on au-
roit pû ſe ſervir d’abord, ſi au lieu de faire naître des difficultés,
on avoit cherché à les prévenir;
ce qui fait voir la neceſſité de rai-
ſonner meurement ſur la nature du travail que l’on a à faire, avant
de mettre la main à l’œuvre.
L’inconvenient que nous venons de remarquer arrive le plus
ſouvent dans les lieux où l’on rencontre du Sable boüillant qui eſt
une eſpece de terrain, qu’il importe fort de bien connoître:
car
comme l’eau qui boüillonne en ſortant de terre quand on paſſe
deſſus ne vient que de l’abondance des ſources qui s’y trouvent,
il faut bien prendre garde de ne pas l’éventer en voulant s’y apro-
fondir;
puiſque, plus on voudra s’obſtiner à y creuſer des fonde-
mens, moins l’on ſera en état de les executer:
le meilleur parti eſt

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