Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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24760LA SCIENCE DES INGENIEURS, j’ai parlé ci-devant; car comme elle eſt d’une prompte execution,
&
que toutes les parties ſe lient bien, on pourra en y mêlant de
la terraſſe de Hollande &
de la Cendrée de Tournay, faire un maſ-
ſif excellent, auquel donnant ſeulement deux pieds ou deux pieds
&
demi d’épaiſſeur, on formera une eſpece de banc ſur lequel on
pourra élever la Maçonnerie plus ſeurement que ſi l’on faiſoit un
grillage, &
même que ſi l’on avoit rencontré un ſable ou un gravier
bien ferme;
mais quand on prend ce parti il faut donner beaucoup
d’empattement à la Fondation, afin qu’embraſſant une plus grande
étenduë elle ſoit établie plus ſolidement.
Il y a encore une autre maniere de fonder par coffres, qui eſt
bien differente de celle dont j’ai parlé juſqu’ici;
on s’en ſert dans les
lieux où les terres n’ont point de cervelles &
où l’on a à ſe garentir des
ſources &
des éboulemens, on commence par creuſer à une pro-
fondeur convenable, un eſpace de quatre à cinq pieds de lon-
gueur &
dont la largeur eſt reglée ſur l’épaiſſeur que doivent avoir
les Fondemens:
on ſe ſert de madriers d’environ deux pouces d’é-
paiſſeur que l’on aplique de long des bords de la tranchée pour en
ſoûtenir les terres, les maintenant avec des étraiſillons qui traver-
ſent la fondation d’eſpace en eſpace, &
dont les bouts ſont apuyés
&
chaſſés à force contre les madriers opoſés; aprèsavoir coffré ainſi
juſqu’à la profondeur où l’on peut atteindre ſans être inondé, on
remplit ce coffre d’une bonne Maçonnerie, quand les madriers ſe
trouvent apuyés par la Maçonnerie, on ôte les étreſillons à meſure.
Quand ce coffre eſt bien rempli, on en creuſe à côté un autre ſem-
blable, dont la longueur auſſi-bien que celle du premier dépend
de la facilité que l’on a d’embraſſer un eſpace plus ou moins grand
ſans être incommodé des ſources:
cependant, malgré les précau-
tions que l’on peut prendre, il arrive ſouvent que l’eau pouſſe tout
d’un coup ſans qu’on puiſſe l’empêcher;
mais il eſt facile de la ſur-
monter, car comme le terrain n’eſt guére découvert, un peu de
célérité vous met bien-tôt hors d’embaras, au lieu que ſi l’on s’y
prenoit autrement, on ſe trouveroit innondé de toute part d’un
nombre de ſources qui ſe déclareroient en même tems, qu’on ne
pourroit éteindre ſans des difficultés preſque inſurmontables.
Ayant fait trois ou quatre coffres de ſuite, & la Maçonne-
rie des premiers étant bien affermie, on fait enſorte d’en retirer
les madriers pour s’en ſervir ailleurs, &
ſi on ne peut avoir ceux
qui ſont au fonds, ſans courir riſque de donner une iſſuë à une
ſource qu’on auroit ſurmontée, on prend le parti de les abandon-
ner.

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