Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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24861LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX.
Quand on veut élever quelque édifice dans l’eau, où l’on ne
peut faire d’épuiſement, (comme dans la mer) on a recours à une
maniere de fonder, qui paroîtra d’abord être peu ſolide, mais qui
eſt pourtant de durée, quand on y aporte toutes les precautions
neceſſaires;
ces ſortes de fondemens s’apellent à Pierre perduë, ou
Enrochement;
voici comme on les pratique.
On commence par remplir de pierres une grande quantité de
11Fonde-
ment de
pierre per-
duë.
batteaux, que l’on conduit près de l’endroit où on veut les emplo-
yer;
on profite du tems que la Marée eſt baſſe pour établir les al-
lignemens, &
égaliſer autant qu’il eſt poſſible le fond ſur lequel on
veut travailler, qui doit être non ſeulement de toute la capacité
que doit occuper l’édifice qu’on a en vûë, mais beaucoup au-delà,
afin d’avoir une Berme conſiderable, qui regnant au tour de la murail-
le, en aſſure davantage le pied:
tous les materiaux étant prêts d’être
employés, &
ayant choiſi le tems le plus convenable, on jette un lit de
pierre de Moilonage telle qu’elle ſort de la carriere, ou des cailloux;
ſur ce lit-ci on y en fait un autre de Chaux, mêlée de Pozzolane ou
de Terraſſe;
après cela on jette encore un autre lit de Moilon ou
de cailloux, qu’on couvre derechef de Chaux &
de Pozzolane, on
continuë alternativement un lit de pierre, &
un autre de Chaux &
de Pozzolane, &
il ſe fait ſur le champ un maſtic qui rend cette
Maçonnerie dure &
ſolide, comme celle qui ſeroit faite avec plus
de précaution, par la proprieté admirable de la Pozzolane &
de la
Terraſſe;
car quoi qu’on ne puiſſe pas travailler de ſuite, à cauſe
des tourmentes de la mer, ou de la trop grande hauteur des eaux,
on peut continuer par repriſe ſans que cela porte aucun préjudice
à la bonté de l’ouvrage.
En jettant les pierres on a ſoin de répen-
dre les plus groſſes vers le bord, où l’on obſerve de faire un talud
qui ſoit au moins de deux fois ſa hauteur.
Après que l’enrochement
ſera élevé auſſi haut qu’on l’aura jugé neceſſaire, pour atteindre ſon
rez-de-Chauſſée, &
pour n’être point ſubmergé, il eſt bon de le
mettre à l’épreuve pendant pluſieurs années, des tourmentes de la
mer, &
pendant ce tems-là, il faut le ſurcharger de tous les mate-
riaux neceſſaires pour l’établiſſement de l’édifice qu’on veut élever,
22Fig. 6.
& 7.
&
même au-delà s’il ſe peut, pour lui donner tout le poids qu’il
pourra jamais porter, afin qu’il s’affaiſſe dans tous les endroits où
le ſable peut être moins aſſuré.
Quand au bout d’un certain tems,
l’on voit qu’il ne lui eſt arrivé aucun accident conſiderable, on
établit deſſus de bons grillages couverts d’un plancher de gros ma-
driers, ſur lequel on aſſeoit l’édifice.
Quand on peut battre des pilots tout autour de l’eſpace que doit

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