Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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24962LA SCIENCE DES INGENIEURS, occuper l’enrochement, on pourra y faire un bon empattement,
qui garantira le pied des degravoyemens qui pourroient arriver dans
la ſuite, &
par ce moyen l’ouvrage en ſera bien plus aſſuré, & n’au-
ra en quelque façon rien à craindre;
l’on a auſſi ſoin de faire au
pied la muraille une risberme compoſée de facinage &
de gril-
lage, comme on le pratique aux jettées, pour empêcher que dans
un gros tems il ne ſurvienne des vagues qui pourroient ſaper le
mur:
malgré toutes les precautions qu’on peut prendre, il eſt toû-
jours bien dangereux de bâtir dans la mer;
cependant, nous avons
en France pluſieurs édifices de la nature de ceux dont je viens de
parler, qui ſubſiſtent depuis long-tems, ſans qu’il leur ſoit arrivé
aucun accident.
Je viens de ſupoſer un enrochement fait dans la mer, pour mon-
trer comme on peut ſurmonter les plus grands obſtacles qui ſe ren-
contrent en fondant;
mais il y a une infinité d’autres endroits où on
peut s’en ſervir utilement &
avec bien plus de ſuccés, comme dans
les rivieres, les lacs, les étangs, &
tous les lieux où on ne peut par-
venir à ètablir de fondemens à ſec.
Vitruve, dans le 12. Chapitre
de ſon 5.
Livre, parlant des jettées qui ſe ſont aux ports de mer,
détaille aſſez bien la Maçonnerie à pierre perduë, ce qui joint à
d’autres recherches que j’ai faites ſur ce ſujet, j’en aurois pû par-
ler plus à fond que je ne viens de faire;
mais, comme ces ſortes
d’ouvrages apartiennent à l’Architecture Hidraulique, on trouvera
dans le ſecond volume de quoi ſe dedommager de ce qui manque
ici, je n’en aurois même fait aucune mention preſentement, ſi je
n’avois crû qu’il étoit à propos de donner dans ce Chapitre une
idée generale de toutes les differentes manieres de fonder.
Il y a encore un autre moyen de fonder dans les endroits que
nous venons de ſupoſer, qui eſt de ſe ſervir de Caiſſons dans leſ-
quels on maçonne à Chaux &
à Sable; ces Caiſſons ne ſont autre
choſe qu’un aſſemblage de charpente bien calfaté:
on commence
par les conduire &
les arranger tous d’allignement à l’endroit où
l’on veut fonder, on les arrête par des cables qui paſſent dans des
anneaux de fer qui ſont attachez aux Caiſſons:
après les avoir bien
diſpoſés, on y met des Maçons qui les rempliſſent de bonne Ma-
çonnerie;
à meſure que l’ouvrage avance, le poids des pierres fait
enfoncer les Caiſſons dans l’eau juſqu’à ce qu’ils ayent atteint le
fond, c’eſt pourquoi l’on proportionne la hauteur des Caiſſons à
la profondeur de l’eau qu’il y a dans le lieu où l’on travaille, &

l’on obſerve même de les faire deux ou trois pieds plus hauts, afin
que les ouvriers n’en ſoient point incommodés;
mais quand la pro-

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