Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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25063LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. fondeur de l’eau eſt conſiderable, & qu’on ne peut pas atteindre
le fond ſans donner aux Caiſſons une hauteur extraordinaire, on
prend le parti d’en augmenter la hauteur avec des hauſſes, à meſure
qu’il approche du fond.
Quelquefois l’on établit les Caiſſons ſur un enrochement quand
11Fig. 4.
& 5.
le lit ſur lequel on veut fonder n’eſt pas uni, ſoit à cauſe des trous,
ou des petits bancs de ſable, ou bien quand les eaux ſont par trop
hautes.
Si l’on vouloit raporter toutes les differentes manieres de fonder
ſelon les occaſions qui ſe peuvent preſenter, je ne finirois jamais:
c’eſt pourquoi je me tiendrai à l’idée que je viens d’en donner, me
reſervant pourtant d’entrer encore dans quelque détail ſur ce ſujet
quand la choſe en meritera la peine, comme par exemple, pour les
fondemens des Ponts de Maçonnerie, des Ecluſes, &
autres ouvra-
ges, qui demandent beaucoup d’attention, pour les établir ſolide-
ment, &
que j’ai traité à fond dans le ſecond volume; cependant le
peu que je viens d’inſinuer pourra donner aſſés de connoiſſance à
ceux qui ont deſſein de s’appliquer à l’Architecture, pour que d’eux
mêmes ayant un peu de pratique &
d’intelligence, ils puiſſent faire
le choix qui conviendra le mieux, entre les differens moyens que
je propoſe.
Je n’ai point parlé juſqu’ici de la profondeur qu’il falloit donner
aux fondemens, parce qu’il eſt aſſés difficile de la determiner, de-
pendant en quelque ſorte de la nature du terrain où l’on travaille;
mais je ferai au moins remarquer, que la plûpart des Architectes
font des depenſes fort inutiles, leur donnant une grande profon-
deur, qui ne contribuë en rien à la ſolidité de l’édifice, car de deux
choſes l’une, le terrain ſera bon, ou il ſera mauvais;
s’il eſt bon,
on peut bâtir en toute aſſeurance;
s’il ne l’eſt pas, on en ſera quit-
te en faiſant un bon plancher de madriers ou de grillage, ſans creu-
ſer plus avant pour chercher un autre fond, qu’on ne trouveroit
peut-être pas meilleur, &
ſi le terrain eſt mouvant ou marecageux,
il y a encore moins de raiſon d’aprofondir, puis qu’on ſera toû-
jours contraint de piloter;
or, dans tous ces cas, la profondeur des
fondemens ne fera rien pour la ſolidité des murs qu’on veut élever,
le tout eſt de les établir ſur une baſe ferme &
bien aſſurée, ſi on ne la
rencontre point telle qu’on peut la ſouhaiter, il faut avoir recours
aux expediens que nous venons de dire;
on n’en a pas uſé autre-
ment pour touts les grands édifices qui ſubſiſtent depuis tant de ſié-
cles:
les fondemens de l’Egliſe de Notre-Dame de Paris, qui eſt un
Vaiſſeau des plus conſiderables, quoi que bâti dans un fort mau-

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