Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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25767LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX.
CHAPITRE DIXIE’ME.
Où l’on enſeigne comme l’on doit employer les Matériaux qui
compoſent la Maçonnerie.
LA meilleure de toutes les Maçonneries eſt ſans difficulté celle
qui eſt faite de pierres de taille;
mais, comme cette pierre eſt
aſſés rare, il n’eſt pas ordinaire de faire des Bâtimens qui en ſoient
tout compoſés:
l’on ſe contente ſeulement de les employer pour
les ſoûbaſſemens des gros murs, aux encoigneures des Edifices, &

aux angles des revêtemens des ouvrages des Fortifications:
pour la
mettre en œuvre, l’on en prépare de deux eſpeces;
la premiere, que
l’on nomme carreau ou pannereſſe, eſt celle dont la largeur excede
la longueur;
la ſeconde, que l’on nomme boutiſſe, eſt celle dont la
longueur excede la largeur;
les pannereſſes font parement de toute
leur largeur, &
les boutiſſes de leur tête ſeulement, leur queuë
faiſant partie de l’épaiſſeur du mur:
c’eſt ainſi qu’on les diſtribuë
dans chaque aſſiſe, obſervant de placer une boutiſſe, enſuite une
pannereſſe, ſucceſſivement une boutiſſe &
une pannereſſe poſées
plain ſur joint;
c’eſt-a-dire que les joints perpendiculaires de la ſe-
conde aſſiſe répondent au milieu des pierres de la premiere, ainſi
des autres qui ſont au-deſſus:
pour cela l’on fait les aſſiſes bien re-
glées, enſorte que les carreaux &
les boutiſſes ayent la même hau-
teur, afin que les joints horiſontaux qui regnent ſur toute la lon-
gueur du mur, faſſent des lignes paralelles &
de niveau: à meſure
que l’on poſe une de ces aſſiſes, on garnit le reſte de l’épaiſſeur du
mur de briques ou de moîlon maçonné avec de bon mortier, &

quand il n’eſt que d’une médiocre épaiſſeur on tâche d’avoir des
boutiſſes aſſés longues pour quelles puiſſent le traverſer &
faire pa-
rement des deux côtés, ce qui rend la Maçonnerie beaucoup plus
ſolide par la liaiſon qui ſe fait du parement avec le reſte du mur;
& quand cela ſe pratique ainſi, les boutiſſes qui font parement des
deux côtés ſe nomment pierres de parpain ou parpaigne.
Quand on conſtruit quelque Edifice militaire dont les murs doi-
vent être d’une épaiſſeur conſidérable comme de 5 ou 6 pieds, on
employe de la graiſſerie au parement juſqu’à une certaine hauteur,
de la brique pour le parement interieur, &
le reſte de l’épaiſſeur ſe
fait de moîlon;
or, pour que le tout ſoit en bonne liaiſon, on em-

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