Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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25969LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. l’on nomme de grand apareil, on en diſtingue encore de deux eſ-
peces, la premiere eſt le libage qu’on employe pour les fondemens;
la ſeconde eſt le moîlonage ou le petit moîlon, dont on ſe ſert pour garnir
le milieu des gros murs;
c’eſt ici où les Entrepreneurs n’oublient pas
leurs interêts quand on n’y prend point garde, ils ont grand ſoin de
faire le parement bien conditionné pour ſuprendre le coup d’œil,
tandis que le reſte n’eſt compoſé que de bouë &
de platras, il eſt
vrai que cela n’arrive guére dans les ouvrages des Fortifications,
parce que Meſſieurs les Ingenieurs y aportent tant d’exactitude &

de ſoin, qu’il eſt aſſés difficile de leur en impoſer, ceux qui ſont ac-
coûtumés de faire travailler ſachant combien il eſt dangereux de
s’en raporter à la bonne foi des ouvriers:
mais comme j’écris prin-
cipalement pour ceux qui commencent, &
qui n’ont pas une grande
connoiſſance des travaux, voici en peu de mots ce que l’on doit
obſerver pour faire faire un bon ouvrage.
Il faut prendre garde de ne jamais laiſſer travailler les Maçons
qu’aux heures marquées, &
qu’ils ayent toûjours des cordeaux
d’allignemens devant &
derriere la muraille, ne permettant pas
qu’ils faſſent leurs plombées plus hautes que d’un pied ou un pied
&
demi, de ne point laiſſer de mortier qui ne ſoit tiercé & vieux
de deux jours, ſans ſouffrir qu’on maçonne à ſec comme cela arri-
ve aſſés ſouvent, ou que tombant dans une autre extrémité on ne
rempliſſe les trous de poignées de mortier au lieu de Tuilleaux ou
d’éclats de pierre.
De faire laiſſer des amorcces qui ayent au moins un demi pied
aux endroits où il y aura repriſe d’ouvrage, &
quand on viendra
à y travailler, ne pas laiſſer recommencer ſur les arraſes ſéches ſans
y jetter de l’eau.
De ne ſouffrir jamais qu’on mette des calles de bois ſous les car-
reaux, cordons, tablettes, &
autres pierres de parement, ni qu’on
employe ces pierres ſans qu’elles ayent un lit ſuffiſant pour être bien
aſſiſes, ne pas laiſſer mettre en œuvre des pierres trop fraichement
tirées de la Carriere, &
qui ne ſoient déchargées de leur bouſin,
parce que le mortier ne s’y attache pas;
de faire enſorte qu’en les
poſant elles ne faſſent point de boſſes qui excedent le niveau de
l’ouvrage;
mais ſur toute choſe de ne pas ſouffrir qu’on employe
des pierres de Grès, parce que le mortier ne s’y attache pas, ſoit
à cauſe que leur pores ſont trop ſerrés, ou qu’elles ne fourniſſent
point de ſel comme les autres pour durcir &
faire ſécher le mor-
tier, ainſi la meilleure maniere de garnir les murs eſt d’y em-
ployer de la brique ou du moîlon plat, bien arrangé &
entrelaſſé

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