264LA SCIENCE DES INGENIEURS, faut entrer dans ſa carriere avec le plus de fond
qu’il eſt poſſible,
enſuite mettre à profit nos réflexions, ou celles des autres, ſur les
differens cas qui ſe preſentent; c’eſt-à-dire, qu’il ſeroit à ſouhaiter
qu’on commençât où ceux qui nous ont précédé ont fini, parce que
ce qu’ils nous auront laiſſé, nous inſtruira preſque autant que ſi nous
l’avions pratiqué nous mêmes; mais quoique bien des choſes leur
ayent réüſſi, il eſt à propos de ne les imiter que dans celles où
l’on apercevra les raiſons qu’ils ont eu d’agir de telle & telle ma-
niere, car comme les lieux, les circonſtances, les differentes eſpe-
ces de matériaux peuvent favoriſer ou alterer l’execution d’une
même choſe, il ſeroit à craindre que ce qui a réüſſi aux uns, ne
faſſe échoüer les autres. Ainſi pour commencer à ſuivre la mé-
thode ſelon laquelle il m’a paru que l’Architecture devoit être
traitée, (c’eſt-à-dire, cette Architecture qui apartient princi-
palement à l’Ingenieur,) nous allons enſeigner dans ce Livre-ci
une nouvelle théorie pour régler l’épaiſſeur des revêtemens de
maçonnerie, qui, à ce que je croi, ſera bien reçûë de ceux qui ſe-
ront à portée de l’entendre, puiſqu’ils y trouveront la réſolution
d’un grand nombre de Problemes utiles, dont ils pouront tirer
beaucoup de connoiſſances: j’aurois bien voulu me ſervir d’une autre
voïe que celle de l’Algébre pour me faire entendre, mais je n’ai
pû m’en paſſer; ce qui me fait aprehender que ceux qui ne ſont
que trop prévenus contre cette ſcience, ne ſe previennent auſſi
contre mon Ouvrage & n’en tirent pas tout le fruit que j’ai eu
en vûë de leur procurer: je n’ai pourtant rien négligé pour me
faire entendre clairement, je me ſuis ſervi par-tout des expreſſions
les plus ſimples, terminant chaque propoſition par un calcul Arith-
metique, & par des aplications qui pouront être entenduës de
tout le monde, n’ayant pas voulu conſtruire mes égalités ſelon la
méthode ordinaire des Géométres, crainte de donner à mon Ou-
vrage un air ſavant qui n’auroit fait que le rendre encore plus inac-
ceſſible à ceux pour qui j’écris.
enſuite mettre à profit nos réflexions, ou celles des autres, ſur les
differens cas qui ſe preſentent; c’eſt-à-dire, qu’il ſeroit à ſouhaiter
qu’on commençât où ceux qui nous ont précédé ont fini, parce que
ce qu’ils nous auront laiſſé, nous inſtruira preſque autant que ſi nous
l’avions pratiqué nous mêmes; mais quoique bien des choſes leur
ayent réüſſi, il eſt à propos de ne les imiter que dans celles où
l’on apercevra les raiſons qu’ils ont eu d’agir de telle & telle ma-
niere, car comme les lieux, les circonſtances, les differentes eſpe-
ces de matériaux peuvent favoriſer ou alterer l’execution d’une
même choſe, il ſeroit à craindre que ce qui a réüſſi aux uns, ne
faſſe échoüer les autres. Ainſi pour commencer à ſuivre la mé-
thode ſelon laquelle il m’a paru que l’Architecture devoit être
traitée, (c’eſt-à-dire, cette Architecture qui apartient princi-
palement à l’Ingenieur,) nous allons enſeigner dans ce Livre-ci
une nouvelle théorie pour régler l’épaiſſeur des revêtemens de
maçonnerie, qui, à ce que je croi, ſera bien reçûë de ceux qui ſe-
ront à portée de l’entendre, puiſqu’ils y trouveront la réſolution
d’un grand nombre de Problemes utiles, dont ils pouront tirer
beaucoup de connoiſſances: j’aurois bien voulu me ſervir d’une autre
voïe que celle de l’Algébre pour me faire entendre, mais je n’ai
pû m’en paſſer; ce qui me fait aprehender que ceux qui ne ſont
que trop prévenus contre cette ſcience, ne ſe previennent auſſi
contre mon Ouvrage & n’en tirent pas tout le fruit que j’ai eu
en vûë de leur procurer: je n’ai pourtant rien négligé pour me
faire entendre clairement, je me ſuis ſervi par-tout des expreſſions
les plus ſimples, terminant chaque propoſition par un calcul Arith-
metique, & par des aplications qui pouront être entenduës de
tout le monde, n’ayant pas voulu conſtruire mes égalités ſelon la
méthode ordinaire des Géométres, crainte de donner à mon Ou-
vrage un air ſavant qui n’auroit fait que le rendre encore plus inac-
ceſſible à ceux pour qui j’écris.