Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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26373LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. ligne de niveau, ou du rez-de-Chauſſée, le reſte de la hauteur ſe
revêtit de gaſons ou de placages, &
on ſe conforme au cinquiéme
Article du Profil général de Mr.
de Vauban.
A l’égard du revêtement des Contreſcarpes, & de ceux des gor-
ges des ouvrages, la maçonnerie s’en fait avec les mêmes précau-
tions qu’aux remparts;
ainſi, on en peut juger par la figure huitié-
me.
Comme l’on ſe trouve ſouvent dans la neceſſité de lier de la nou-
velle maçonnerie avec de la vieille, je m’arrêterai un moment pour
enſeigner une pratique qu’on ne fera pas mal de ſuivre en pareil cas:
les Maçons y faiſant ordinairement ſi peu d’attention, qu’il arrive
toûjours que leur ouvrage eſt defectueux en cet endroit-là.
Après avoir detaché une partie de la vielle maçonnerie pour ſe
donner des amorces, il faut grater le mortier qui ſe trouve ſur la
pierre, tant qu’il n’en paroiſſe plus que dans le fond des joints, en-
ſuite netoyer proprement toutes les ordures, de ſorte qu’il n’y reſ-
te pas de pouſſiere;
pour cela il faut, après s’être ſervi du balai,
avoir de groſſes broſſes, afin que les ſoyes s’introduiſans dans les
pores les plus imperceptibles en faſſent ſortir tout ce qui s’y trouve,
car c’eſt ordinairement la poudre répanduë ſur la pierre, qui em-
pêche le mortier de s’inſinuer dans ſes pores pour faire une bonne
liaiſon:
aprés cette preparation, il faudra jetter ſur la vieille maçon-
nerie une grande quantité d’eau, à diverſes repriſes, afin qu’elle
s’y imbibe, &
qu’elle acquiere pour ainſi dire une vertu attrac-
tive;
il faut avoir dans un bacquet de la bonne chaux detrempée,
deſorte qu’elle ſoit graſſe &
glutineuſe; pluſieurs manœuvres pren-
dront des broſſes, les tremperont dans la chaux pour l’imprimer
ſur la maçonnerie, en frapant à petits coups, afin qu’elle penetre
dans les joints &
les pores de la pierre juſqu’à ce qu’elle en ſoit bien
imbibée, &
qu’on en ait mis une quantité ſufiſante pour que cette
colle de chaux ſurmonte de 3.
à 4. lignes la ſurface de la maçonnerie,
après quoi on apliquera deſſus du bon mortier pour maçonner comme
à l’ordinaire, obſervant que la pierre ou la brique ſoient bien entre-
laſſées avec les amorces, &
faſſe une bonne liaiſon; alors la chaux,
qui ſe trouve entre la vielle &
la nouvelle maçonnerie, les unit ſi
bien enſemble, en s’incorporant dans l’un &
dans l’autre, qu’il ſe
fait peu de tems apres une liaiſon qui rend l’ouvrage plus indiſſo-
luble à l’endroit de la jonction que par-tout ailleurs, comme l’expe-
rience l’a fait voir toutes les fois qu’on en a uſé ainſi.
Voilà ce que je m’étois propoſé de direſur la maçonnerie en ge-
neral:
je me ſuis un peu étendu ſur celle des revêtemens de fortifi-

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