Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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27579LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX.
voit d’abord intrigué: mais après en avoir aperçu la raiſon, j’aire- gardé ce changement comme une preuve de la juſteſſe du principe, plûtôt que de la part des fautes qui auroient pû ſe gliſſer dans les calculs; voilà l’avantage des Mathematiques, qui eſt de voir toû- jours clair à ce que l’on fait.
CHAPITRE ONZIE’ME.
De la conſtruction des Souterrains, & comme l’on aplique
ſur leurs Voûtes les Chapes de Ciment.
L’On entend par ſouterrain, tous les lieux voutés qui ſe prati-
quent ſous les rempars d’une place, comme les poternes qui
ſervent à communiquer dans les ouvrages detachés, les Magaſins
que l’on peut placer dans les tours, les lieux que l’on fait à l’épreu-
ve de la bombe, pour ſervir de refuge en tems de ſiége.
Les ſouterrains ſont d’un grand ſecours dans les petites Forte-
reſſes, Citadelles, Forts, &
Châteaux, où il n’ya pas d’endroit qui
ne ſoit expoſé à être detruit en très peu de tems;
au lieu que dans
les grandes places, on a toûjours quelque quartier éloigné des
attaques;
où l’on peut mettre les munitions de guerre, de bou-
che, &
même les malades & bleſſés.
Mais avant de parler de la diſtribution des ſouterrains, il eſt à pro-
pos de dire quelque choſe ſur la maniere de les conſtruire, car il
ne ſuffit pas de les rendre à l’épreuve de la bombe, il faut les met-
tre auſſi à l’abri des injures du tems, &
le plus qu’il eſt poſſible
de l’humidité:
pour cela, l’on aplique ſur leurs voutes des chapes
de ciment, dont voici la fabrique.
Le ciment à cet uſage ſe’fait ordinairement avec de la cendrée
de Tournai, battuë &
preparée tous les quatre ou cinq jours une
fois pendant ſix ſemaines, obſervant de n’y mettre de l’eau que
la premiere fois;
ou bien l’on prend un tiers de bonne chaux vive
ſur deux tiers de terraſſe de Hollande, que l’on bat &
prepare de
même;
& au lieu de terraſſe de Hollande, on met, ſi l’on veut, les
deux tiers de pozzolane ou de vieux tuilleauxbien cuits, reduits en
farine, repaſſés au tamis de Boulanger;
mais ſoit qu’on ſe ſerve de
l’un ou de l’autre de ces cimens, il faut les bien reduire en farine
avec un moulin à bras, enſuite battre enſemble les deux matie-
res qui le compoſent, &
les mêler un long eſpace de tems dans

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